Il est temps d’ouvrir véritablement le chapitre HAVOK sur Nightfall In Metal Earth…

Et il est grand temps de stopper un énième débat sur la nature de l’oeuvre proposé par ce combo américain natif de Denver (Colorado).
Oui, ils font du Thrash. Oui, c’est méchamment influencé, oui et toujours oui, vous savez parfaitement par qui !
En effet, le Thrash Metal a pour lui, avec notamment le Heavy Metal, de constituer souvent (mais de moins en moins avec les dernières générations) une entrée fréquente dans le Metal pour les mordus qui souhaitent franchir le palier du mainstream et pouvoir affirmer : "moi, je suis un métalleux en devenir". Ok, je caricature sans doute un poil mais certains pourront en proposer un édito pour fournir une thèse/antithèse/synthèse. Moi, la flemme…
Bref, tout le monde a quasiment un avis sur le Heavy et le Thrash car tout le monde y passe un jour. J’entends déjà au fond de la salle le gang des Blackeux qui me disent que "Non mossieur, pas moa"… Rien à faire, les pandas resteront toujours des animaux à part, tout le monde le sait également…
Donc, on va s’économiser un "encore un énième groupe de la vague Thrash revival américaine" car forcément, tout ce qui arrive après les références du genre demeure systématiquement "pompé" sur les anciens. Idem pour le Death Mélodique made in Göteborg, ou le Black post-DISSECTION ?

Plus sérieusement, revenons donc à HAVOK : le groupe se forme en 2004 grâce à David Sanchez et son pote de classe batteur. Ils recrutent Shawn Chavez à la guitare et vont enchainer les démos avec différents bassistes et batteurs.
John Cantrell et Ryan Bloom arrivent en 2007 sur la section rythmique qui va permettre à HAVOK d’être repéré par Candlelight Records (label anglais spécialisé dans l’Extrême) qui leur permet de proposer leur premier album studio : "Burn".
L’album repose sur cinq titres précédemment sortis dans le cadre des précédents E.P et démos du combo auxquels s’ajoutent sept titres composés spécifiquement pour ce premier L.P.
John Cantrell contribue à l’un d’entre eux rapidement ("Morbid Symmetry") avant de quitter le groupe qui débutait l’enregistrement. Il est alors remplacé par Jesse De Los Santos à la basse.
Il faut noter que Ryan Bloom quitte le groupe une fois l’enregistrement achevé (il demeure crédité sur l’opus).
Une fois le cadre posé, que pensez de ce premier né de la lignée ?
Un artwork aux couleurs chamarrées, un logo dans les classiques du genre. Le son ? Si je vous dis que le groupe s’était initialement composé pour reprendre des morceaux de METALLICA, vous me suivez ? Rendez-vous en terres connues du Thrash Metal bien old school.
HAVOK riffe donc avec une belle énergie. Pour les mordus de MUNICPAL WASTE, rien de tout cela : ici, le Thrash est bien nerveux mais pas hystérique.
David Sanchez est ainsi très appliqué derrière son micro avec un chant agressif/aigu classique et avec sa guitare tout comme avec son comparse Shawn. Les efforts de production sont marqués pour les amateurs de basse : celle-ci ronronne vraiment systématiquement derrière chaque morceau pour le plaisir du plus grand nombre.

"Burn" est donc la capture d’un espace temps qui court entre 20025 et 2007 pour partie et d’une période plus récente.
Cet album est une succession de riffs classiques et prévisibles mais accrocheurs et assez imparables. La précision est vraiment chirurgicale et HAVOK se différencie des autres par un travail très marqué et intéressant autour des guitares.
Globalement, les influences multiples (METALLICA, TESTAMENT, EXODUS, KREATOR, DESTRUCTION, … et j’en passe donc) ont été parfaitement ingurgitées et digérées pour en proposer plusieurs entrées intéressantes : "Wrecquiem", titre instrumental ultra mélodieux et posé ouvrant l’album en mode ANNIHILATOR, affiche durant une minute et quarante secondes un cadre agréable avant d’enchainer deux minutes d’une interminable intro de "The Root Of Evil" (soit donc plus de trois minutes trente avant de découvrir la voix de David !), les harmoniques artificielles pleuvent dans tous les sens ("To Hell"), les riffs ciselés et efficaces tout autant.
Oui rien d’original donc mais un véritable effort sur les grattes donc, fort de nombreuses influences.
J’aime la rage et la fougue de "Ivory Tower", ma préférée de l’album, qui résume un peu toutes les compétences du groupe. J’y ajouterai la speederie folle "Afterburner" en exutoire total final !
"Identity Theft" est un bon exemple côté solo : il s’ouvre avec un p’tit côté IRON MAIDEN un peu LYNYRD SKYNYRD avant de partir dans une seconde partie sur un croisement METALLICA période "Kill’Em All"/"...And Justice For All".
FORBIDDEN par ici, ANTHRAX par là, un peu de MEGADETH ("She-Wolf" qui me passe dans la tête quand j’entends "The Disease" par exemple).

En 49 minutes, HAVOK affiche la couleur mais pas totalement sa teinte… Les Américains reproduisent ce qu’ils savent faire mais doivent clairement s’affirmer côté personnalité. Pour quelle raison ? Car ils ont clairement les moyens de proposer quelque chose d’efficace et attendu quand on mesure ici leurs capacités à chaque poste.
Un premier album pour les mordus de Thrash Metal qui veulent s’en jeter un bon dans le cornet, même en connaissance de cause : pas de grandes surprises ici, juste du plaisir et du fun en barre.
Déjà pas mal non ?

Note réelle : un petit 3,5/5.

Top : "Ivory Tower", "Identity Theft", "The Disease", "Afterburner".