Comme je l'ai précédemment dis, le plus gros défaut de cette formation c'est son manque d'âme. L'ambition est là, les moyens sont plus que corrects mais le résultat est réellement décevant. Le fait qu'elle soit prise sous l'aile (et les manettes) d'Erik Rutan himself et cataloguée désormais chez Nuclear Blast (oulala, c'est bien ma petite), ne fait pas pour autant de "The Reign Of Darkness" un album de haute qualité. Tous les clichés du style Death (pochette incluse) sont réunis pour partouser joyeusement sur dix titres (piste 7 exclue car instrumentale).

Ce qui est néanmoins plaisant, serait cette tendance à voir mûrir un propos qui devient légèrement moins bordélique qu'auparavant. Plaisant aussi d'un certain côté où AOAA (traduisez par AHAH) modère son ardeur pour un jeu à la forte tendance mid-tempo crépitant sur accords tranchés. Un jeu voisin de certains portés disparus comme BRUTALITY et RESURRECTION par exemple. Ce qui donne à "The Reign Of Darkness" un petit côté "old skull" sympathique. Tout juste sympathique. Mais ça meuble encore bien gentiment, hein ; les coups de tronçonneuses bourrines sont inutiles, sauf si on veut être ridicule (ou chiant) et ça l'est.

En dépit d'un minimum d'évolution ressentie, le grand frisson est absent et l'amateurisme prime encore. Tels que les gargarismes pestilentiels du gros Regan, mâchouillant dans le vide un langage poussif et décalé. Sauf quand il s'agit de vomir ou de s'égosiller, et ce n'est pas un compliment. Le beat racole, caracole et s'affole dans la mélasse et le plastique. C'est assez embarrassant tout de même, surtout quant on veut tout péter autour de soi et que l'on n'y arrive pas. Quel fantasme... Ouais, faire péter la baraque d'Obama (humour) un bon coup, histoire de montrer que la nouvelle génération en veut, flanquée du sobriquet d'UKDM et que ce sont des killers pur jus que nous avons en face de nous. Des mecs, des vrais avec poils, tatouages et gueules de pets inclus.

Personnellement je n'en crois rien, mais alors vraiment rien...
Plus proche du sourcil circonspect que du rictus compatissant, dirons nous.

Une étoile et un demi prout sera ma sentence et basta !