Cet album vert a marqué un tournant dans l’existence (hélas terminée) de WOODS OF YPRES ; moins Black, toujours plus mélodique et accessible (mais sans que cela soit une faiblesse), le groupe offre ici un disque massif de près d’une heure vingt de longueur pour seize titres variés et bien réalisés. Si agréable à l’oreille, l’album est, hélas ! moins inspiré que son plus énergique et plus accrocheur prédécesseur.

Il y a de tout cependant sur cet opus : du Doom, un peu de Black, de l’amertume, de la tristesse, mais aussi de la douceur au milieu des désillusions… autant le dire de suite, musicalement parlant, "The Green Album" a de nombreux arguments à faire valoir. L'on regrettera peut-être l'absence de l'intensité des anciens albums, mais évoluer est toujours une épreuve risquée qui se doit d'être saluée, même si certains charmes sont perdus dans le processus ; le WOODS OF YPRES de 2009 propose quelque chose de neuf et d'assez réussi.

Il y a tout de même une grande ombre au tableau : outre sa longueur excessive, ce disque souffre d'un énorme défaut qui me gâche immanquablement une partie du plaisir procuré par la musique : les paroles. On est dans le niais, le superficiel, le cliché suranné de l'adolescent en mal d'affection ; je respecte volontiers David Gold le musicien, le compositeur, mais je ne me ferai jamais à David Gold le parolier. Il y avait pourtant de très bons éléments sur ce "Green Album"… tant pis, il s’en tire tout de même avec les honneurs.