ANGIZIA est un autre groupe issu de la Boîte à Demandes qui m'était inconnu mais que j'ai accepté de prendre sous mon aile. C'est finalement en kro express que je donne mon avis dessus, vaut mieux tard que jamais…

J'avoue, je n'ai pas accroché. Paresse intellectuelle que voilà, mais j'assume. Je me suis toutefois donné une deuxième chance à cette musique de bal masqué pour les morts et les romantiques avides de langues étrangères et de vin, de sexe poli et d'anachronisme exacerbé. Sans oublier d'orgies de pianotage, de rythmes lents (oh, mais serait-ce de la valse que je perçois ici et là ?, comme c'est drôle…), de mélanges de voix ; ici, on a droit à un rossignol autrichien qui rrrrroule ses "R" et une corneille qui les roule encore plus.

ANGIZIA n'est pas du Metal, loin de là. Mais l'Avant-Garde étant un peu le parent pauvre des styles relégués dans les oubliettes de l'incompréhension (souvent avec raison), on le retrouve sur les zines métalliques. Les influences sont là, le Goth, le classique, le Doom… Mais on se croirait dans un salon de Louis XVI, pas dans un studio crasseux ou une scène envahie de fils et de bière. Non, ANGIZIA est propre, joli même, un bon élève, parfois très très drôle… surtout quand il s'égosille par-dessus cet omniprésent piano ou ce violon qui sonne très Europe de l'Est, cet accordéon gypsy... Ah oui, il peut toucher et amuser ce groupe, il peut foutre une claque qui fait pleurer et sourire, mais pas saigner. Tout doux…

J'accroche plus maintenant, je saisis l'avant-gardisme inclassable derrière ces voiles moyenâgeux, ces accents insupportables et risibles, cet éclectisme de romanichel qui n'en a rien à foutre. Mais je ne suis pas sur le cul. Ça non.