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ANGIZIA - 39 Jahre Für Den Leierkastenmann (2001)
Par THE LURKING FEAR le 19 Février 2010          Consultée 3910 fois

ANGIZIA sera pour certains d’entre vous une révélation qui changera votre vie musicale à jamais, pour d’autres, cela sera seulement une grimace suivie d’un hochement d’épaule dédaigneux accompagné de nombreux jurons dont la déontologie m’interdit la reproduction écrite. C’est dit, ce groupe là ne conviendra pas à tout le monde. On pourra y trouver son compte comme on pourra rien n’y comprendre. Quitte ou double.

Si vous décrochez de tous ce qui n’entre pas dans le créneau bien calibré de "l‘intro-couplet-refrain-solo", inutile d’insister, ce groupe n’est pas fait pour vous, de même si vous ne jurez que par l’anglais. En revanche, si les bizarreries vous intriguent et ne vous rebutent pas, je vous invite à tendre l’oreille sur ce que nous proposent ces autrichiens délirants.

Je dois le confesser, rares sont les fois où j’ai autant vibré à l’écoute d’un album. ANGIZIA fait maintenant partie de ces quelques groupes qui m’ont retourné le cerveau et sont parvenus à transcender ma conception de la musique. Un sacré tour de force qui ne devrait pas toucher uniquement ma misérable personne. Du moins, j’ose l’espérer.

ANGIZIA est un groupe qui a cette qualité indéniable de jouer sa propre musique en oubliant toutes les contraintes de la "société marketing", du marché de consommation qui enferme la musique dans une uniformité nauséeuse. Loin des styles bien calibrés pour convenir à un public ciblé, ANGIZIA plonge dans son délire sans retenue et envoie un bon gros « Fuck Off » à la face du monde entier. Comme ça, c’est clair.

Alors on ressort accordéon, piano, violon, violoncelle et clarinette, on gueule dans notre langue natale avec des voix complètement tordues vu que c’est ce qui nous plait. L’anglais ? Les structures bien carrées ? Les refrains ? Une carrière internationale ? Un label ? De la pub ? La radio ? La tv ? On s’en tape…
Avec un son pareil, pas de doute, ils ne sont pas là pour le fric, juste pour la musique et dieu que ça fait du bien de voir évoluer des groupes avec cette idéologie. C’est d’ailleurs pour cette raison que les autrichiens ont quitté Napalm Records.

Je me suis souvent amusé à donner un qualificatif aux groupes que j’aime, pour ANGIZIA, le terme « d’intensité » serait le plus approprié. Une putain d’intensité qui nouera la gorge de tous les courageux qui se lanceront tête baissé dans ce labyrinthe d’émotion qu’est "39 Jahre für den Leierkastenmann". Possible que bon nombre s’y perdent et n’y voient là que beuglements germaniques désagréables et un hommage aux bals musettes de leurs grands-parents. Puis, il y aura ceux, comme moi, qui auront la capacité d’adaptation suffisante pour ressentir la quintessence qui émane de cet album infernal.

Infernal de maîtrise, de talent, d’enthousiasme et d’originalité. Les chants sont totalement déjantés, frôlent la folie et nous arrachent un sourire à la première écoute jusqu’à ce que l’on rentre dans le vif du sujet. Le sourire niais laisse place à d’autres sensations bien plus intéressantes. La détresse inquiétante de ces voix masculines, l’infinie tristesse qu’elles véhiculent s’allieront au chant pur d’Irene Denner pour former un ovni musical divin. Ces voix portées par les instruments en deviendront bouleversantes. Car les envolées du violoniste font des dégâts, le pianiste se délie les doigts aux moments opportuns, reste l’accordéon, le violoncelle et la clarinette qui ponctueront de fort belle manière l’atmosphère magique.

Je sais que mettre en avant un titre est une erreur tant cet album s’appréhende dans sa globalité mais "Anastasia Spennocchi, 1920" mérite quelques lignes. Morceau furieusement génial et survolté qui regroupe tout le génie d’ANGIZIA en six petites minutes, le chant de Michael Haas est une démonstration dans le genre. Une des plus grosses performances du monsieur qui triture ses cordes vocales avec passion, se rapprochant par moment d’un chant black tout en préservant son coté théâtral dément.

On déplorera uniquement une petite baisse de régime dans la deuxième partie de l’album, moins percutante à mon goût. Néanmoins, la qualité des musiciens permet d’y trouver son compte jusqu’à "Mein Letztes Stück" un final tout en douceur qui clôt le disque parfaitement. Malgré ce petit moins, les autrichiens nous proposent avec ce quatrième opus une nouvelle excursion épatante dans leur univers radicalement loufoque.

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   THE LURKING FEAR

 
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- Michael Haas (chant)
- Irene Denner (chant)
- Emmerich Haimer (guitare)
- Roland Bentz (violon)
- Alex Dostal (batterie)
- Mario Nentwich (piano)
- Jochen Stock (basse, chant)
- Rainer Guggenberger (chant)
- Krzysztof Dobrek (accordéon)
- Bernhard Seibt (clarinette)
- Haral Hauser (basse)
- Giuseppe Gravino (violoncelle)
- Gottfried Kölbl (trombone)


1. Eröffnung
2. Mein Jahr In Lemberg, 1911
3. Mehmet Und Die Zirkusstadt
4. Zinnsoldaten Und Kanonen, 1917
5. Anastasia Spennocchi, 1920
6. Der Wein Der Lumpensammler, 1923
7. Lied Für Die Armut Anderer Leute
8. Judenkinder Oder Die Komödie Vom Krieg
9. Die Zinnoberrote Marionette
10. Unterstadt - Oberstadt - Zirkusstadt
11. Die Linke Hand Des Musikanten
12. Komik Und Elegische Momente
13. Blumen Von Tschandravatii, 1938
14. Eine Ungelebte Stunde, 1941
15. Ithzak Kaufmann Und Das Bindfadencello
16. Der Lustige Tote
17. Epilog Aus Der Judengruft
18. Mein Letztes Stück



             



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