Avant de me lancer dans la seconde moitié de la discographie de BON JOVI, la plus chia… euh, la moins motivante, j’ai décidé de faire un petit break et de faire une kro-x sur un truc plus… violent. Et là, je me suis souvenu que Positron me taquinait souvent à ce sujet, que si je ne savais pas quoi faire en kro-x, je pouvais faire du Grind : c’est rentable, deux heures d’écoute et l’album est passé au moins six fois. Et je me suis dit : pourquoi pas ? Après tout, j’aime beaucoup les premiers efforts de NAPALM DEATH et de CARCASS, donc y avait possiblement le moyen que ça le fasse !

Mais plutôt que de m’arrêter sur ces deux références du genre, j’ai choisi la difficulté en choisissant ce "Hellcock’s Porn Flakes" avec cette pochette d’un goût douteux, mais que je trouve quand même bien marrante, du genre « drôle, humour, ‘cule un mouton, quoi ! ». Bref, j’envoie le bousin et là, je me dis que le Grind a bien évolué depuis ma folle jeunesse. Le chat part immédiatement dormir ailleurs. Ma fille, qui n’a pas deux ans mais qui a déjà un truc avec le Thrash, me lance un regard où je lis du jugement.
Sérieux…
Bref, je l’envoie gentiment jouer dans sa chambre avec le chat. Bande d’ingrats.

Les quoi, vingt-trois minutes ? de l’album passent très vite et mine de rien il y a des trucs sympa musicalement. Ce n’est pas que du blast intensif même si il y en a beaucoup et que lorsqu’ils pointent le bout de leur nez, ben ils sont intensifs. Ça martèle grave, il y a également des ralentissements qui lorgnent un peu du côté du Death, voire du Death’N’Roll cher à ENTOMBED, en plus âpre et speed.

Puis il y a le chant. Là, c’est une autre histoire. Imaginez un porc. L’animal, oui, pas le vieux qui se paluche pas franchement discrètement devant les revues porno du buraliste. Bon, ben c’est pire que ça. Là, on est plus proche d’un homme cochon de film d’horreur, le genre de bestiole qui sortirait de l’imagination un brin trop débordante de Clive Barker. On adhère ou non, j’avoue que ça a vite fini par me taper sur les nerfs.

Puis il a fallu que ma femme arrive.
- Je ne veux même pas savoir ce que tu écoutes !
En cinq ans de NIME, j’ai souvent eu à justifier certains choix de groupes suivis (« nan mais c’est vraiment pas mal LACRIMOSA ! » « mais non ce n’est pas chiant SAGA ! » « rhooo quand tu écoutes bien, STATUS QUO, ce n’est pas TOUJOURS la même chose ! »). Je n’ai pas encore osé lui dire qu’un jour, je parlerai de MAYHEM.
- PUTAIN MAIS C’EST QUOI CETTE POCHETTE ?!?
Et à ce moment je me rends compte qu’elle a un bol de céréales en main. Là, j’ai un sourire crispé comme celui d’un dignitaire nazi qui essaye de faire bonne figure lors du procès de Nuremberg et je lâche un « ce n’est pas ce que tu crois ! » un peu trop rapide, comme si elle venait de me prendre en flag en train de coucher avec toutes ses sœurs. Et elle en a !

Je lui explique que c’est parodique, ça donne quelque chose du genre « humour, drôle, éjac’ dans les céréales, quoi ». Elle décrète quand même qu’elle va plutôt se faire des biscottes finalement et me laisse en plan avec le bol de céréales et j’avoue que je n’ai pas trop envie d’y toucher non plus (1). Du coup, je ne suis plus trop dans le délire et le disque me reste un peu sur l’estomac. Marrant vingt minutes, mais quand même un peu rébarbatif.

La moralité du truc ?
1. La prochaine fois que Positron me demande de chroniquer du Grind, je m’abstiens.
2. J’aurais mieux fait de me fader BON JOVI.
3. Un jour je vous parlerai avec amour du "Scum" de NAPALM DEATH
4. Cette kro-x ne sert vraiment à rien, désolé.


(1) En même temps, ce serait con, j’ai une petite intolérance avec le lait.