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DEATH/BLACK  |  STUDIO

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GOD DETHRONED - Passiondale (2009)
Par MEFISTO le 2 Mai 2009          Consultée 4673 fois

On parle souvent de la deuxième Guerre Mondiale en oubliant la première parce que l’Histoire nous casse la noix avec les forfaits nazis. Or, de célèbres batailles ont eu lieu entre 1914 et 1918, dont celle de Passchendaele. Niché dans les Flandres occidentales, près d’Ypres, le village de Passchendaele a été le théâtre d’un des épisodes les plus sanglants de la WW1 entre le 31 juillet et le 6 novembre 1917. Les Allemands, encore eux, étaient opposés à la France ainsi qu’à l’Empire britannique et ses colonies, dont l’Australie, l’Afrique du Sud et le Canada.

Les historiens se plaisent sarcastiquement à dire que cette offensive fut une « boucherie inutile ». Le bilan de la bataille est en effet impressionnant : plus de 600 000 morts, dont 40 000 noyés dans les trous boueux remplis par des précipitations sans limite. C’est d’ailleurs ce détail météo qui a rendu Passchendaele - prononcé et écrit "Passiondale" par les Sarkozyens - aussi notoire : deux semaines de pluie sans arrêt qui ont rendu le terrain impraticable et suicidaire (le morceau "Drowning In Mud" décrit cette merde). Imaginez le tableau désolant et cauchemardesque ! Pas étonnant qu’IRON MAIDEN, SABATON et Chris Deburgh lui aient déjà prêté leur micro… Au cinéma, des Canadiens ont tourné la tragédie de manière ronflante, mais réaliste, l’an dernier. Ils ont d’ailleurs remporté les grands honneurs lors de la cérémonie des Prix Génie (les Oscars canadiens) cette année.

En 2009, c’est au tour du brûlot Death/Black originaire des Pays-Bas, GOD DETHRONED, de se lancer à l’assaut en consacrant la totalité de son huitième opus à cet événement militaire absurde. Un concept-album, donc, qui va directement au but et qui n’essaie pas de romancer ou de philosopher les méandres de la guerre (bien qu’il le fasse à certains endroits). J’avoue que j’avais une envie folle de déballer cette boîte à surprises et, franchement, je n’ai pas été déçu.

Boum ! "Under A Darkening Sky" fait tomber le premier orage malfaiteur avec ses obus instrumentaux ; le rythme est ultra rapide, pas le temps de souffler dans ce festin de fureur. Pas plus sur "No Man’s Land" et sa basse gigantesque qui bourdonne comme l’écho des grenades dans le cerveau. Sous cette carcasse blindée où GOD DETHRONED fait l’apologie de la mort, de la folie de ces coqs sans tête donnés en pâture aux canons, les distorsions et les fûts de démolition massive s’en donnent à cœur joie, question d’appesantir la grisaille du champ de bataille. Très noir tout ça, très dur, ça déménage sévère.

On a droit sur "Passiondale" à du gros Death à la VADER piqué au Black légèrement atmo. Toute cette sauce balancée par une production évidemment à la hauteur du concept. De sorte que l’ovni est très spécial : sa trame date du début du 20e siècle, mais sa forme est ultra moderne et rentre-dedans. Or, elle est fidèle à l’horreur et nous plonge, dès l’intro, dans un feu nourri où fusils côtoient gaz lacrymogènes et baillonnettes.

Après le choc des deux taureaux fumants du début, "Poison Fog" présente l’alter ego plus « sensible » du GOD DETHRONED sans émotion : magnifiques passages célestes, mélancoliques et héroïques qui font une percée dans cette musique surchargée, à l’image du thème auquel elle est liée. Je craignais que le combo oublie cette facette des hostilités, mais non, soulagement et jouissance totale à l’écoute en boucle de ce titre soutenu par une guitare plaintive et un clavier sublime à souhait. Mais… on ne réentendra plus rien de tel, alors jetez-vous sur celui-ci. C’est la guerre, pas l’annonce à la famille que son fils ou son mari est mort. Ce n’est pas un « post- Passchendaele », c’EST Passchendaele. Et la femme, elle ne se morfond pas à la chaumière en attente de mauvaises nouvelles, elle tient la guitare bien haute et sait comment la brasser. Oui, Susan Gerl a du chien.

"No Survivors" nous le rappelle de ferme manière avec une salve de mitraillettes d’où filtre une voix claire comme un espoir nouveau, un chant du cygne déchiqueté par les glands métalliques… Le découragement du soldat qui pressent qu’il ne reverra plus les courbes de sa douce. Mêmes signaux de désespoir du côté de la pièce-titre et ses paroles qui décrivent bien l’issue de la boucherie : « There’s no espace from Passiondale ! » Un peu mou toutefois ce dernier effort…

Le plus grand reproche que l’on peut formuler pendant que la pluie nous crève les yeux ? GOD DETHRONED balance la purée avec des constructions plutôt classiques : riff, ligne de refrain impossible à louper et souvent répétée plusieurs fois, mini-bridge, riff, beuh. On les entend arriver à des lieues à la ronde dans leur char allégorique avec leur agonie du condamné, ce qui ampute de la profondeur à l’ensemble.

À ce sujet, nos oreilles auraient sûrement pris davantage de substance épique afin de projeter l’auditeur au front, pas en retrait de cette manière. L’album passerait sans doute aussi plus lentement, car à la cadence à laquelle il déboule, la durée de vie risque d’en prendre pour son rhume. Tant qu’à jouer aux soldats, messieurs, posez-nous plus de bombes dans les caleçons comme "Behind Enemy Lines", sans doute la plus violente et plus guerrière compo (surtout avec sa fin mélo à la BOLT THROWER) de ce gigantesque "Passiondale".

À noter qu’un disque bonus vous est offert et contient neuf plages enregistrées live en 2005. De quoi décompresser en revenant à la maison après une campagne au pays de la boue saignante. « Trying to stay alive, drowning in mud !» Brrrrr...

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- Henri “t.s.k.” Sattler (vocaux, guitare)
- Susan Gerl (guitare)
- Henk “henke” Zinger (basse)
- Roel Sanders (batterie)


1. The Cross Of Sacrifice
2. Under A Darkening Sky
3. No-man's Land
4. Poison Fog
5. Drowning In Mud
6. Passiondale
7. No Survivors
8. Behind Enemy Lines
9. Fallen Empires
10. Artifacts Of The Great War

- cd Bonus
1. Nihilism
2. Boiling Blood
3. The Warcult
4. Soul Sweeper
5. The Art Of Immolation
6. Villa Vampiria
7. The Last Zip Of Spit
8. Sigma Enigma
9. The Serpent King



             



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