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- Membre : Katatonia

LORD BELIAL - The Black Curse (2008)
Par BAST le 30 Avril 2009          Consultée 4389 fois

L’étiquetage est comme la mousse indicative poussant sur les arbres de la forêt dont on aime s’envelopper mais au sein de laquelle on peine à retrouver les meilleurs endroits. Le nord qu’elle désigne, LORD BELIAL l’avait perdu, au point que l’étiquette collée dans le noir de son col avait droit à annotation passablement reluisante : « formation d’un album ». Avec une discographie qui ne cesse de s’emplir, après plus de dix ans de carrière, pas terrible. Sauf qu’à un moment, il y a eu « Revelation : The 7th Seal » et que cet album était très bon. Sauf qu’à présent, il y a « The Black Curse » et que cet ultime rejeton est encore meilleur. Meilleur, cela veut dire qu’on tient enfin l’album de black mélodique prêt à en découdre face au gravé dans le marbre « Enter The Moonlight Gate ». Pas rien.

LORD BELIAL continue de sonder le terrain de ses premières amours, celui défriché par DISSECTION en son temps et sur lequel s’obstinent nombre de groupes nostalgiques, opiniâtres ou tout simplement opportunistes. Une basse très en avant, une guitare pas avare de riffs en tout genre (la part belle étant laissée à l’expression black), une batterie au rythme varié et un chant expurgé de la moindre improvisation, LORD BELIAL plonge corps et âmes dans le black grand public. Témoin en est cette production avantageuse dont le soufre a été transmuté en une substance certes noire mais moins âpre, de sorte qu’on peut la saisir sans risquer de se salir les mains.

Pas besoin de chercher bien loin pour dénicher deux exemples de cette allégation, ils débutent « The Black Curse ». « Pazuzu - Lord of Fevers and Plague » lorgne vers un SATYRICON nouveau avec ses riffs secs qui confinent à l’obsession par leur répétitivité puis repart vers la Suède lors d’une accélération très death/black. Un titre varié, à l’ambiance délétère et proposant de très bons passages épiques au sein desquels la rythmique fournit un travail convaincant. Juste après cette entrée en matière idéale, LORD BELIAL mise sur une autre référence, DIMMU BORGIR époque « Enthrone Darkness Triumphant ». Impossible de rater les accointances, décelables dans la manière dont le titre s’articule (démarrage épique dont se charge une guitare épaisse, clavier apaisant, sprint intermédiaire, solo rassérénant), le son employé, dense et accès sur l’accroche et le jeu des musiciens, au premier rang desquels Thomas Backelin qui parait opérer une imitation scrupuleuse de Shagrath. Encore une fois, LORD BELIAL joue d’habilité sur ce titre fignolé dans ses moindres détails et dont les mélodies touchent au but avec insolence.

« The Black Curse » jouera ensuite des mêmes armes. Du DISSECTION çà et là (« Antichrist Reborn » et ses montées en puissance), des atmosphères cotonneuses (« Primordial Incantation » et son pont acoustique), des riffs modernes bien trouvés (« Devilish Enlightenment » et son intro rentre-dedans) ou ces fameux chœurs incantatoires rencontrés sur le dernier morceau de « Enter The Moonlight Gate » et dont LORD BELIAL a la recette (« Ascension of Lilith »). Mis bout à bout, ces éléments produisent un album de black riche jouant sur différents registres. D’un côté des parties électrisantes et retentissantes. De l’autre, des inspirations quasiment atmosphériques. Une évidence, « Enter The Moonlight Gate » est le maître étalon de ce dernier album, canevas culte sur lequel viennent se poser des repères actualisés. « The Black Curse » est un black mélodique résolument traditionnel qui a subi un relooking minutieux, cela sans altérer la patte LORD BELIAL qu’on reconnaît facilement.

L’étiquette est donc tombée. On la croyait bien attachée, les gesticulations des suédois envieux de se dépasser ont eu raison d’elle. LORD BELIAL est devenue la formation de deux albums et demi et cette description promet d’évoluer par la suite. Dix ans après « Enter The Moonlight Gate », une possibilité qui ne faisait pas partie des réflexions que je pouvais porter sur cette formation. Bien joué, messieurs.

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   BAST

 
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- Thomas Backelin (chant, guitare)
- Niclas Pepa Andersson (guitare)
- Anders Backelin (basse)
- Micke Backelin (batterie)


1. Pazuzu - Lord Of Fevers And Plague
2. Trumpets Of Doom
3. Sworn
4. Inexorable Retribution
5. Antichrist Reborn
6. Primordial Incantation
7. Devilish Enlightenment
8. Ascension Of Lilith
9. Unorthodox Catharsis
10. Soul Gate



             



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