L'élite. DEAD CONGREGATION s'est instantanément imposé comme membre de l'élite du Death Metal à la sortie de son premier album. Et quand je vous dis, imposé, je veux bien dire sans consentement des auditeurs. Il y a pas eu de questionnement ou de choix, juste un fait établi et une place prise. Une maîtrise que malgré toutes les preuves indiquant le contraire on aura du mal à ne pas supposer innée. Il y a l'allure de la noblesse, il y a l'aura du classique.

Bien que l'intensité de cette aura rayonnante ne puisse être atteinte sans identité propre il est aisé d'observer dans cette musique l'influence première d'INCANTATION dont le mal dégouline depuis les épouvantables serpentements de son introduction jusqu'à la transe morbide de "Teeth Into Red", nom dont l'évocation seule devrait suffire à provoquer chez celui qui sait un mélange de trouble et d'excitation. Il y a par ailleurs la présence indéniable d'IMMOLATION, autre maître du NYDM, et de loin en loin on peut deviner l'ombre de MORBID ANGEL et peut-être celle de DEMIGOD. Vous me concéderez je l'espère le poids de cette énumération.

J'espère également que vous n'en avez pas encore assez des mélioratifs.

Le disque est adorné de chants orthodoxes dont l'apparition relance l'ambiance de la face B dans une intensification de l'horreur palpable. C'était déjà affreux ? Mais ce n'était que le début, voyons ! La composition est une leçon inénarrable dans l'art du Death Metal, rayonnant d'une intelligence et d'une profondeur rarement atteinte y compris par leurs propres inspirations. La pièce-titre en particulier est un puits sans fond d'élégance dont la grâce est perceptible même à l'écrit et dont je peux concevoir profiter même frappé de surdité dans mon hypothétique retraite. (*)

Quant à l’interprétation, il n'y a pas grand chose à en souligner sinon sa perfection.

Je ne vais pas vous implorer d'écouter cet album. Il était simplement possible que vous ignoriez que s'il est un seul album de Death Metal du XXIème siècle (**) à écouter c'est probablement celui-là. Cela n'étant plus possible, il vous restera à choisir entre accepter ou refuser cette révélation – et quand on considère son impact sur la scène osdm de l'époque le mot "révélation" est bien choisi. Ou bien vous pourriez aussi choisir le risque inconsidéré ne pas me croire. C'est vous qui voyez. C'est un peu une question de foi.

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(*) Après mes deux heures de lectures quotidiennes de Bach parce que vieillir n'est pas une raison de déconner non plus.
(**) Pour une fois je suis content que les siècles commencent en xxx1 et pas en xxx0 puisque le XXIème siècle a ainsi la charitable idée de commencer en 2001, excluant ainsi "Close To A World Below" et me permettant cette conclusion. C'est fort aimable à lui.