If I took this cigarette and put it out on you… Would you love me ?

Autant le dire de suite… Ce disque est crade, malsain et dérangé. L'écouter c'est passer de l'autre côté de la barrière, c'est aller chez les fous. Se passer cette galette sur sa chaîne c'est se sentir obligé d'augmenter le volume encore et encore jusqu'à en faire péter les baffles. Mais c'est aussi être possédé par les riffs gluants, une basse rampante et cette voix tantôt claire et douce pouvant également se transformer à tout moment en un cri quasi-black colérique, véhément et ô combien jouissif.

I know you, you're nothing. You're so small. You're fucking nothing. Nothing at all !

Coller l'étiquette "Sludge Metal" sur la musique d'ACID BATH serait réducteur. Bien que ce soit le genre premier, on retrouve des touches Grunge, Stoner Metal, Death Old School (sur "Dr Seuss Is Dead" ou "God Machine" par exemple) et bien entendu ce riffing qui se fait bluesy à la moindre occasion.
Tous ces éléments font de "When The Kite String Pops" un disque changeant et pas linéaire pour un sous. Des ballades succédant aux titres les plus crades (l'enchaînement "Jezebel" totalement folle / "Scream Of The Butterfly" magnifique et sa double pédale discrète) sans relâcher cela dit la pression ou faire changer l'atmosphère générale du disque, qui reste très dérangeant et obscur, presque "maladif". Cette impression étant renforcée par des paroles noires et crues.

Cut out my eyes… So I can't see the cold thing that's swallowing me.

Malgré sa grosse heure de musique, ce premier album des Californiens ne propose aucun moment faible, aucune baisse d'intensité. On reste toujours sur la brèche de la folie à se dandiner dans une marre de boue, la camisole de force bien attachée dans notre dos.

Across your face... I see what you are. You wanna kill the sun. Blot out the stars…

ACID BATH nous présente en 1994, en plein essor du Sludge, un premier disque rampant, possédé et sale comme pas deux. Plonger dans leur univers sera difficile pour certains, cela dit, une fois la bête domestiquée, l'écoute régulière de ce gros paquet de moisissure vous sera nécessaire, voire vitale. Faites attention, vous êtes prévenus !

Rape the mother. Kill the father…