C’est marrant ça quand même, en 1992, date à laquelle sort le premier EYEHATEGOD (EHG), cela fait quand même 5 ans que le Sludge est né (avec le premier album des MELVINS). Et pourtant… le nombre de sorties que l’on peut cataloguer sous ce nom se compte sur les doigts des deux mains ! Le genre est donc encore balbutiant. Cela dit, il ne le restera pas bien longtemps. Et j’en tiens pour cause la sortie de ce dit "In The Name Of Suffering", qui va foutre un bon gros coup de pied dans la fourmilière et faire se lever des légions entières de groupes par-delà le Monde.

Car il faut bien le dire, ce premier album d’EHG ce n’est pas rien ! Le Sludge a bien trouvé sa traduction sonore ici. Si "sludge " signifie "boue" en français, cet album n’est rien d’autre qu’un jet de boue en plein sur votre joli minois, un plongeon dans un marécage, une avancée lente et douloureuse dans un environnement hostile et obscur.
Les riffs dégoulinent mollement avant de retomber lourdement sur le sol. C’est lourd, pachydermique même, enlisant et énergisant à la fois. En effet, le groupe n’oublie pas que dans "Sludge" il y a "Doom" et… "Hardcore". Des parties donc plus "speed" (tout est relatif) font donc leur apparition au fil de cette galette. Pas spécialement les meilleurs moments de l’album car le groupe reste dans une optique assez primitive tout de même. A côté de ça, c’est enlisement sur enlisement, chape de plomb sur chape de plomb et déversement de fonte sur la gueule. Le tout dans une prod’ assez craspec à laquelle il faudra s’habituer.

Classique, "In The Name Of Suffering" en est un. C’est indéniable au vu de toute la myriade de groupes qu’EHG va influencer et influence encore. Sans compter l’explosion du genre lors des deux années qui suivirent la sortie de cet opus.
Cela dit, pour les véritables « hymnes » et les riffs qui butent vraiment, il faudra attendre… 1 an ça devrait aller non ?


Note réelle : 3,5/5.