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EYEHATEGOD - Dopesick (1996)
Par ENENRA le 20 Août 2012          Consultée 3497 fois

Il y a de ces groupes, comme ça, qui ont fini ce qu'ils avaient à dire avant que la majorité de la (future) scène n'ouvre sa gueule. C'est aussi un peu pour ça qu'on leur accole nonchalamment l'étiquette de "précurseurs". Ils n'avaient pas spécialement choisi cette condition, souvent juste pour la déconne et le côté jusqu'au boutiste ils avaient tenter des trucs, à l'arrache, dans un coin. EYEHATEGOD fait en quelque sorte partie de ces groupes. Déjà en 1993, après deux albums studios, ils avaient fini leur speech. Je t'enlise sous une mare de boue en 1992 et te roue de coups de pieds en 1993 tout en te criant des insanités et violant ta sœur. En outre, le fait que l'on doive attendre trois ans avant de se mettre du nouveau dans les esgourdes vient corroborer le tout.

Toutefois ce temps n'a pas été perdu et n'a pas perdu EHG en chemin également. Ils reviennent ici, avec ce "Dopesick", en grande forme et remonté à bloc. Premier constat frappant : la prod est largement améliorée, encore une fois. La musique des Louisianais se fait donc plus plombante, plus lourde et affirmée. A part cette amélioration sonore, EHG reste fidèle à lui même et à sa musique un brin nihiliste, enragée et mâtinée de groove. On retrouve le groupe sous ses plus beaux atours quand il est question d'accélérer, de fournir du riff d'anthologie et des lignes vocales expulsées sans plus de ménagement (bien que Mike Williams reste très soft dans le genre).

Qui dit retrouvailles avec un EHG fidèle à lui-même, dit donc retrouvailles avec les riffs destructeurs, les enchaînements pleins de groove poisseux, de crasse collante et de tache d'alcool sur orteils tuméfiés. Lors des premiers contacts le groupe paraît plus pataud, plus lourd, principalement à cause de cette prod qui favorise les basses et ainsi fait incroyablement ressortir les passages plombés où les guitares s'effondrent (comme sur "Masters Of Legalized Confusion"). Plusieurs écoutes feront homogénéiser la recette, les titres tous plus ravageurs les uns que les autres apparaissent enfin en plein jour ; là où certains fonctionnent instantanément, comme "Dixie Whiskey", titre taillé pour le live qui t'attrape sans ménagement les cervicales jusqu'à ce que brisure s'en suive. Et même lorsque le groupe se fait plus lent, plus rampant, il ne souffre jamais d'une quelconque banalité ou irritable répétition, sachant faire tourner, tomber, les riffs et déposer couche après couche les fondements de chaque morceau ("Ruptured Heart Theory", extrait de l'EP du même nom). Mais, au fond, la lenteur n'est pas l'apanage d'EHG et la très courte "Dogs Holy Life" envoie son riff avec autant d'immédiateté que la plus longue mais tout aussi accrocheuse "Lack Of Almost Everything". Un des hits de cet album, rien que ça.

C'est d'ailleurs à partir de ce septième morceau que le groupe semble se décider à se sortir les doigts du postérieur et à lâcher les titres tous plus dévastateurs les uns que les autres. On retrouve notre bien joli équation du riff qui tue par morceau ainsi que des moments foutrement prenants (surtout dans la très variée "Anxiety Hangover", comme découpée en trois partie, toutes plus abouties les unes que les autres. La première se fera d'ailleurs prendre son riff par NEUROSIS sur leur album "Times of Grace", la chanson "The Last You'll Know"). Des riffs qui vous attendent au tournant (la fin de "Zero Nowhere" ainsi que celle tout à coup plus speed de "Broken But Not Locked Up"), ceux qui se font désirer jusqu'à leur explosion (l'énorme "Methamphetamine"). Le groove putride est de retour ! Et le côté Hardcore décadent en prime, plus marqué et varié que sur la première moitié de l'album ("Peace Thru War (Thru Peace And War)" et son l'intro clopinante).

Niveau anecdotes, l'album est sortie avec deux pochettes différentes, aux USA avec celle bien connue qui représente une opération de l'oeil, et sinon avec la pochette blanche avec une photo "bondage". Plus croustillant encore, le bruit de verre que vous entendez au début de l'album, sur la chanson "My Name Is God (I Hate You)" provient d'une bouteille que Mike Williams aurait éclatée contre sa main. Apparemment un des membres du groupes aurait écrit "Hell" et "Death To Pigs" avec son sang. Charmant.

En 2006, l'album fut réédité avec trois bonus tracks. Une version plus brute, plus raw, de "Peace Thru War (Thru Peace And War)" avec un autre chanteur en retrait, le rendu est plus Hardcore et frontal, plus brut de décoffrage dirons-nous. On a également le droit à une nouvelle version de la chanson "Depress", premier titre de leur premier album. Ce morceau profite pleinement de ce relifting sonore, et explose comme il le faudrait, laissant apparaitre une ligne de guitare très intéressante lors de sa première minute. Et enfin pour finir en beauté une jam de seize minutes qui rassemble des titres anciens comme récents, un enchainement des meilleurs riffs du groupe, non stop. Quelle idée géniale ! Peut-être une des pistes que je ferais écouter afin de faire connaître le groupe aux non-initiés. Elle s'est d'ailleurs retrouvée sur la compilation "Southern Discomfort", en l'an 2000.


Au final, en 1996, EYEHATEGOD est de retour sur le trottoir. Son séjour de trois ans dans les caniveaux et marécages de la Louisiane lui ont réussi. Il revient tout autant destructeur, avec un son gonflé à bloc qui sait garder leur cachet sale et décadent.

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- Mike Williams (chant)
- Jimmy Bower (guitare)
- Brian Patton (guitare)
- Vince Leblanc (basse)
- Joe Lacaze (batterie)


1. My Name Is God ( I Hate You)
2. Dogs Holy Life
3. Masters Of Legalized Confusion
4. Dixie Whiskey
5. Ruptured Heart Theory
6. Non Conductive Negative Reasoning
7. Lack Of Almost Everything
8. Zero Nowhere
9. Methamphetamine
10. Peace Thru War ( Thru Peace And War)
11. Broken Down But Not Locked Up
12. Anxiety Hangover



             



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