En lisant attentivement la chronique puis les commentaires sur cet album, je suis demeuré quelque peu perplexe. En effet, "Solinari" est une des rares galettes Metal a m’avoir donné la chair de poule (*) - dans le bon sens du terme, cela va s’en dire - à sa première écoute ! Du coup, pour l’avoir digéré encore et encore, je voulais un peu donner un avis différent sur le deuxième opus de MORGION.

Hé bien, je vais devoir prendre le contre-pied des avis majoritaires pour vous dire que lorsque vous parlez de platitude, j’y vois de la plénitude. Là où vous sentez de la légèreté, j’y conçois du bien-être apaisant. Là où vous ressentez de l’ennui, je me sens reposé et calme à son écoute. Tout ceci est donc bien subjectif alors, allons plus loin.

D’accord sur le travail subtil et, à mon sens, toute l’originalité est de laisser l’auditeur assidu entendre par delà l’audible en pénétrant l’univers - dénué d’originalité, certes, j’en conviens - de MORGION. Le contraste lourd / fluide permet de voyager dans ses pensées sans pour autant s’emmerder à une écoute active. Si la recette est plus qu’usée, reconnaissons qu’ils le font avec d’autant de conviction que de passion. Je ne crois pas que Rhett A. Davis cherche à gagner des thunes avec des compositions pareilles (voyez ce qu’il a proposé avec KEEN OF THE CROW et son "Hyborea") …

Ce sont plutôt des instantanés qu’il vous faudra cueillir pour apprécier les bienfaits d’un album tel que celui-ci. Les nombreux changements nous obligent à nous concentrer mais en même temps, pourquoi ne pas faire le contraire en vous laissant envahir par ces ambiances contrastées ? Lâchez prise juste quelques instants, ensuite, si vous ne ressentez rien, laissez-le sur le bord de la route… cela laissera une chance pour un autre amateur du genre de découvrir cette musique. Merci pour lui !

(*) Circonstance atténuante : j’avais vécu une situation importante de ma vie au moment de l’achat de ce "Solinari". Ceci explique en partie cela… en partie car, actuellement, je l’apprécie toujours autant !