"Hexenwind" ou l'album-passerelle, c'est un peu le carrefour où l'ancien DORNENREICH s'arrête face au nouveau qui n'est pas encore tout à fait présent. En dehors de tout ce que le groupe a pu faire d'autre. Je vais être franche, ce n'est pas un album facile à apprécier. Rien que son organisation laisse perplexe, avec un déséquilibre flagrant. Ce qu'on a reproché aux morceaux longs c'est leur répétition interminable. Alors oui, en effet, on se balade sur la même branche du début à la fin, une sorte de Dark Folk, aux tendances Black et mélancolique à souhait. Mais ce n'est pas non plus pour rien qu'on qualifie souvent DORNENREICH de Black Atmo.. c'est cette atmosphère qui compte, et renferme toute la valeur de l'album. Comme un vieux souvenir, une nuit sous les lumières ternes de la ville, ou une brume omniprésente où on peut discerner des chuchotements apaisants. Ce n'est pas sans rappeler la pochette.

Comment échapper à l'emprise de "Der Hexe Nächtlich' Ritt" ? Si la magie prend, c'est fini. Condamné(e) à naviguer quelques minutes dans une mer de poésie morne. La répétition n'est même plus un problème, on est parti bien trop loin pour s'y opposer.
Il y a même quelque chose d'entraînant dans ces mélancolies abattues, grâce aux influences qu'on peut retrouver comme quelques côtés Flamenco ou Neofolk. Le morceau final et crescendo, "Zu Träumen Wecke Sich, Wer Kann", me fait penser à une main tendue sortant de l'eau qui nous inviterait à plonger, et à venir nous noyer.
Morose, long, lent et subtil à la fois, mais surtout prenant. C'est un peu quitte ou double : l'incompréhension ou un quasi voyage intérieur.