J’ai envie de donner mon avis sur ce BÖC ETL, car je trouve qu’il est injustement sous estimé.
Oui je comprends que l’on puisse lui préférer le « Some Enchanted Evening » de 78 ou même le « On your Feet » de 75, œuvres mythiques ayant connu un bon succès.
Mais ce troisième volet des Best of Live du BLUE ÖYSTER CULT est il vraiment moins passionnant que ses deux aînés ?... Dans mon cœur, ces trois albums ne sont pas en concurrence mais bien complémentaires !
Il s’agit d’un montage assez habile, d’enregistrements de plusieurs dates de la tournée américaine de 1981, pour promouvoir l’excellent album « Fire Of Unknow Origin ». Et les versions Live proposées ici, sont, à mon goût, très intéressantes. Cet album a forcément été un peu retouché en studio, mais qu’importe ? Pour ceux qui préfèrent des bootlegs officialisés de cette période, ils ne sont pas très difficiles à dénicher.
J’ignore les raisons qui ont motivé le départ du très énergique batteur (vocaliste et guitariste occasionnel) Albert Bouchard au cours de cette tournée, une perte regrettable pour l’alchimie des Ostréiculteurs de Long Island, mais il figure quand même sur deux des titres de cette compilation live (tracks 1 & 8)
A partir de 1976, le groupe avait pris un virage Pop Rock sur l’album « Agents of Fortune » mais en 1981 on retrouve une certaine puissance, mais une puissance mélodique et retenue, au services de textes faisant la part belle à une certaine littérature fantastique, une imagerie entretenue en coulisses par Sandy Pearlman, l’homme de l’hombre, l’âme damnée du Cult.
J’avoue que j’adhère pleinement à cet univers typique de la culture américaine underground des années 60 et 70. (Michael Moorcock lui-même, est l’auteur des paroles de "Black Blade" et "Veteran of the Psychic Wars")
Buck Dharma est une Rock Star atypique, son chant éthéré est surprenant, j’adore ! Mais on l’entend assez peu sur ce Live, ou le véritable frontman reste Eric Bloom avec sa voix plus rugueuse.
Oui mais voilà ce « p’tit salaud » de Buck Dharma avec son pseudo et ses tenues de scène improbables est un tueur avec une guitare à la main !
« Cities On Flame » et « Godzilla », en voilà des gros riffs supers cools ! Ses soli ne sont pas forcément très démonstratifs mais souvent finement composés et d’une précision chirurgicale.
Mais la palette sonore du groupe ne se limite pas à cette grosse artillerie, il y a des choses plus surprenantes, comme ce « Dr Music » aux allures de samba Brésilienne ou ce piano hanté sur « Joan Crawford ». Je ne vais pas détailler tous les titres, qui sont depuis devenus des classiques. Le cadeau bonus, c’est ce « Roadhouse Blues » en forme de Jam chamanique avec le gratteux des DOORS, ou le groupe montre que malgré l’imagerie de science fiction développée, il n’a jamais renié ses racines Blues Rock et psychédéliques.
Alors, oui cet album reste un de mes préférés dans la discographie labyrinthique de BÖC, chers amis si il vous a déçu, j’en suis navré, pour moi c’est 4,5 sur 5.