Après le phénoménal Toxicity et ses singles sur toutes les radios, les projecteurs se sont tournés sur SOAD. Des versions non finies de chansons, des remixes commencent à fleurir sur le Net. Le groupe décide de retravailler les matériaux non utilisés de « Toxicity » pour pondre rapidement un nouvel album. La démarche assez vénale associée à la rapidité d’exécution ne présage rien de bon. Je ne donnais pas cher des chutes de studio de « Toxicity ».

Pourtant « Steal » est un très bon album. On retrouve le talent et l’excellence du précédent en plus parsemés. En tirant sur la corde de cette façon, SOAD a délayé un peu la recette. Certains titres sont donc un peu en deçà (citons « Fuck the system » et « Mr Jack » pour l’exemple), mais ce n’est jamais la catastrophe. Là encore le groupe file à la vitesse de la lumière : 16 titres en à peine 40 minutes. SOAD ne minaude pas : on va direct à l’essentiel avec la ferme attention d’étourdir le fan. Pour son plus grand bonheur.

L’album semble plus « délirant » que « féroce ». L’humour est omniprésent, qu'on retrouve à travers les textes pleins de second degré et de clins d’œil. Le groupe s’amuse, préférant émouvoir et faire le clown. « Steal » se veut donc plus fantaisiste (je vous renvoie au break de IEAIAIO pompé sur l'air de K2000) et nous dévoile le penchant du groupe pour les ballades tristounes. On pense s’emmerder un peu, puis les reliefs se font. On finit par se laisser charmer par les délicates « Ego Brain », la terrible montée en puissance d’ « Innervision » ou la très belle acoustique « Highway Song ».

Quand un groupe arrive si facilement à faire aussi bien en si peu de temps avec si peu de choses, on se dit qu’à l’avenir, le seul gros travers qui pèse sur SOAD, c’est de céder à la facilité. En attendant, on tire le chapeau.

Note : 4/5

Morceaux préférés : Ego Brain, Thetawaves
Morceaux bof : Mr Jack