Imaginez que l’idée de party ait quitté les RED HOT CHILI PEPPERS et vous obtiendrez grosso modo ce "Californication" qui voit le groupe embrasser le chemin de la mélancolie. Le monde est bizarre et certains faits ne devraient même plus capter notre attention avec tout ce qui se passe d’insolite. Pourtant Dave Navarro quitte le navire après un "One Hot Minute" pourtant très convaincant et nous assistons abasourdis au retour de l’enfant terrible, John Frusciante. Et le tout en ne faisant référence au passé glorieux de "BSSM" le temps de l’introduction de "Around The World".

Parce qu’il faut bien en convenir, les RED HOT sonnent de façon beaucoup plus sobre ici. Un Rock parfois mâtiné de Pop, de temps en temps de Metal, avec un fond de Funk par-ci par-là sans que la basse ne dégouline de partout. Un chanteur moins enclin à sautiller dans tous les sens et à faire n’importe quoi, mais plus enclin à transmettre de l’émotion (sans être impérial, Kiedis est une des grandes satisfactions de ce disque). La batterie de Chad Smith reste toutefois monumentalement groovy, il tend souvent vers le haut quelques compositions moyennes.

Parce que "Californication" n’est pas l’album le plus inspiré du groupe. Il est bien trop linéaire, certainement trop long, comme bien souvent avec eux, mais il regorge de petites mélodies qui font mouches et qui ne parleront pas qu’aux fans du groupe, ce qui leur vaudra un petit retour de manivelle ; RHCP s’ouvre au monde de façon un peu trop visible, il devient plus policé, plus posé. En un mot, plus accessible. Les musiciens s’écartent de la Fusion Rock qui avait fait leur renommée pour tomber dans quelque chose de plus… concret ?

Autant faire contre mauvaise fortune bon cœur, le disque est loin d’être une purge même si l’on pouvait espérer beaucoup mieux vu la dynamique du groupe depuis "Mother’s Milk". Ensuite, ce n’est pas sans oublier que le groupe laisse souvent passer quatre ans entre chaque disques et que l’inspiration n’est pas toujours la même sur la durée, et ici nous n’évitons pas les coups de mou. "Californication" est clairement un disque charnière dans la carrière de RHCP, plus rien ne sera vraiment pareil après.

Note réelle : 3,5/5.