Les premiers délires de Chuck sont à prendre avec légèreté. Avec la carrière qu'il a connue, on se doit d'être indulgent avec l'imagerie et les textes de ce "Scream Bloody Gore", que j'ai adoré dès le début. Je me rappelle même y avoir collé un 5/5. Mais de l'eau a coulé depuis et je me dois de réviser cette note, car je ne peux m'empêcher de comparer. Mon bagage DEATH est aussi plus lourd, évidemment. Donc question de cohérence, je me devais au moins une énième écoute avec du recul.

Mon souvenir a été rapidement ravivé. Les premiers albums de DEATH, celui-ci en particulier est étonnamment bon et maîtrisé. Maîtrisé dans le sens que le groupe n'accumule pas les erreurs de débutant malgré une simplicité au niveau de la production « sous-sol » et de la composition « horreur maximale ».

Chuck offre ici ses dix premières brebis galeuses, des morceaux de pourriture infecte à cheval entre le Death (style qu'il affinera sur les skeuds suivants) et le Thrash, dont il utilisera les rythmes endiablés à foison. La lourdeur de la basse, la voix et les guitares dégoulinantes de graisse seront toutefois familières aux fans de Death pur jus. C'est très rapide, assez fou par moments, c'est basique et même trop parfois, mais ça démolit déjà la colonne vertébrale. Que oui.

Le germe maudit qui permettra à Chuck par la suite de laisser sa marque dans le monde métallique et ainsi, de décrocher son étoile sur le Devil Horn Boulevard, dans la Pandémonium.

Je vous dis, que vous commenciez ou finissiez votre promenade avec DEATH par "Scream Bloody Gore", ça ne fera pas de différence. Vous y reviendrez un jour ou l'autre pour comparer… ou pour la fascination qui s'échappe des premiers albums de légendes.

3,5/5.