La découverte de STORMKEEP, je la dois à notre ancien confrère Fightfirewithfire, qui partageait il y a peu sur un réseau social le lien de l'album "Tales Of Othertime" avec pour commentaire : EMPEROR meets RHAPSODY, normalement ça suffit à faire cliquer. Et c'est clair tant ce disque a conféré à l'addiction tout au long du mois de décembre. Et visiblement je n'étais pas le seul à être tombé amoureux, puisque son label Ván Records est en rupture de stock depuis plusieurs semaines désormais.

Mais la carrière de STORMKEEP n'a pas commencé avec cet album splendide, mais avec "Galdrum", un mini LP plus qu'un EP à vrai dire, du haut de ses fières 32 minutes. Cela commence avec cette pochette qui évoque autant les designs Black à l'ancienne dessinés au crayon de papier, que les eaux-fortes de la fin du Moyen-Âge. La formation, menée par le batteur de BLOOD INCANTATION, est sans doute partie pour se faire une place de choix dans ma discothèque Black Atmo/Sympho. Quoique ce premier recueil se distingue par son aridité, les claviers vaporeux, qui évoquent la grandeur norvégienne, ne prenant qu'un espace plutôt restreint, et s'épanouissant davantage sur "Lost In Mystic Woods And Cursed Hollows" qui ravira les amateurs de Dungeon Synth (ce qui n'est pas particulièrement mon cas je le confesse, même si je ne suis pas du genre à zapper "Tomhet" si vous me suivez…).

C'est la composante Black Metal, car il ne faudrait pas oublier que c'est de cela qu'il s'agit au départ, qui domine, et elle s'épanouit dans l'imaginaire médiéval, ce que l'instrumentation et les guitares grésillantes à renfort de tremolo donnent de corps. Cette musique, à la fois vive et décharnée, atteint son plein potentiel quand elle s'étire en longueur, et que ce soit sur six ou dix minutes, ça ne change pas grand-chose car le voyage est passionnant.

Je ne peux toutefois occulter qu'avoir découvert "Tales Of Othertime" fait un peu de tort à "Galdrum" qui apparaît comme une étape nécessaire à l'explosion créative de STORMKEEP. Mais il serait dommage d'occulter cette première sortie pour autant, qui en est un complément des plus appréciables, et pour une fois que des Américains réussissent à recréer une ambiance pareille, cela mérite d'être salué.