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DEATH METAL THRASHY  |  STUDIO

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2017 1 Blood Offerings
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NECROT - Blood Offerings (2017)
Par T-RAY le 27 Novembre 2017          Consultée 4121 fois

Il y a des albums comme ça, qu’on ne voit pas venir. On se réserve le droit de les chroniquer sans n'en avoir rien entendu et sans vraiment en attendre quoi que ce soit. Comme s’il s’agissait d’un disque de plus d’un groupe de Death Metal américain de plus pour une chronique de plus. Eh oui, le travail de chroniqueur tient parfois de la routine. Le plus rarement possible, on y veille. Mais quand on joue les sentinelles de la nouveauté dans un genre musical précis – pour moi, le Death – il faut accepter de faire face au tout venant, car c’est aussi cela, la chronique musicale. Se confronter au moyen, au médiocre, au mauvais, pour déceler les perles au sein de l’immensité des productions Metal annuelles. "Blood Offerings", de NECROT, est l’une de ces perles.

Il y a des albums comme ça, qui ont en outre cette faculté unique de vous replonger vingt ou trente ans en arrière. Plutôt trente dans ce cas précis. De véritables machines à remonter le temps, avec tout ce que cela comporte de nostalgie. Des madeleines de Proust, même si la référence a été rognée jusqu’à l’os depuis que le chic et dandy Marcel eut couché sa fameuse formule sur le papier des pages de "Du Côté de chez Swann" en 1913. "Blood Offerings" est de ces œuvres qui défient les modes et le temps qui passe, rappelant seulement de puissants goûts et plaisirs adorés par le passé. Que ce genre d’album puisse être labellisé “Sélection du Site” alors qu’il n’apporte fondamentalement rien de nouveau, au nez et à la barbe d’albums plus ambitieux mais n’ayant finalement pas les moyens desdites ambitions, peut paraître choquant.

Il y a effectivement des albums comme ça… Mais ne soyez pas choqués, car son premier L.P., NECROT l’a fignolé au possible, et aiguisé son style au nombre des années et des tournées en Amérique du Nord depuis sa fondation, en 2011. Ce qui explique son pouvoir de destruction admirable. Oui, ce disque est méchant, son contenu est vindicatif, sa brutalité est assumée, sans second degré aucun. J’ai beau apprécier l’humour, le recul sur soi, l'auto-dérision souvent salvatrice dans le Metal Extrême, être l’un des premiers à me réjouir quand un groupe ou un album ne déboule pas gonflé de sa propre importance, de sa propre prétention (il y en a beaucoup dans notre musique favorite, des comme ça), il faut aussi savoir apprécier le premier degré, quand un artiste est si sûr de sa force qu’il vous la claque dans les dents direct.

C'est cela, "Blood Offerings" : un takedown subit, suivi d’un ground and pound furieux, qu’il faut accepter d’encaisser huit reprises durant pour le simple plaisir qu’il procure. Un matraquage de Death Metal hyper Thrashy à l’ancienne, fortement ancré dans la deuxième moitié des années 1980, celles où des POSSESSED, des DEATH, des SEPULTURA ou des MORBID ANGEL se tiraient la bourre pour poser les premières bases du Death Metal. Pour un peu, on se croirait revenu il y a trente ans, avec ces riffs SLAYERiens interprétés comme si c’était la dernière fois avant la fin du monde (écoutez l’énorme "Rather Be Dead"). Il y a aussi des relents de Death martial à la BOLT THROWER ici, même s’ils se font plus discrets. Les membres du trio d’Oakland jouent comme des morts de faim, avec la bave aux lèvres, des morceaux qui auraient pu être composés en 1986, 87 ou 88…

À cette différence près qu’en termes de son, NECROT ne mise pas, heureusement, sur la nostalgie. Tout au contraire, la production en pierres de taille, monumentale, de Greg Wilkinson, qui s’y connaît en matière de son massif pour jouer comme bassiste dans diverses formations de Doom et en produire d’autres, sert particulièrement le Death Metal de NECROT. Les musiciens du groupe s’y connaissent également en façon de mur du son, de bruit et de fureur, pour exercer aussi leurs talents dans des formations de Crust, de Grind et (encore) de Doom à Oakland et ailleurs. Ainsi ceux-ci n’ont ils pas cédé à une tendance passéiste dans le son de leur premier L.P. Inspiration venue des 80s, oui, mais pas production d'époque. Cet album a des tripes, des couilles, et bénéficie d’un son orageux, d’une lourdeur et d’une épaisseur entendue nulle part ailleurs en 2017, pour moi, sinon chez POWER TRIP. Les Texans ne plaisantaient pas, les Californiens non plus.

Je vous disais NECROT méchant et vindicatif tout à l'heure et voilà bien deux traits de caractère que le groupe partage avec les Thrashers Crossoveux de POWER TRIP. L’un comme l’autre ont en commun ce respect et ces influences très 80s, mais avec une modernité incontestable. Et l’un comme l’autre riffent à tout va, speedent (ici l’entame de "Blood Offerings", l'entier "Beneath", et un "Shadow And Light" très Death Suédois début 90s mais en plus bandant…) et solisent avec talent, forts d'évidentes notions de Heavy. L’inquiétante distorsion du final du morceau-titre, les soli de "The Blade" et de "Empty Hands", ou celui, superbe, aux twin-guitars bien mélodiques pour conclure "Layers Of Darkness", en sont des exemples remarquables.

Comme chez POWER TRIP, on peut évidemment regretter que NECROT ne parvienne pas à être plus catchy, plus accrocheur dans les refrains notamment... Mais compte tenu de la violence de son propos et de l'abondance de riffs qu’il déploie, on la ferme et on prend plaisir. On kiffe, même ! Quant aux esprits chagrins qui pourront, certes, reprocher aux trois Américains de ne faire que resucer des plans qu’auraient pu pondre leurs papas avant qu’ils ne fécondent leurs mamans, lorsqu’ils s’amusaient à reproduire dans leur chambre ou dans leur garage les riffs de SLAYER, les vocaux de Chuck Schuldiner, les breakdowns des grands du Death d’autrefois, je leur répondrai qu’on n’invente plus grand chose dans notre musique à nous… Mais qu’il est toujours possible de surprendre et de régaler avec les recettes d’antan. Il suffit qu’elles soient remises au goût du jour. Comme le fait si bien NECROT.

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   (2 chroniques)



- Luca Indrio (guitare, basse, vocaux)
- Chad Gailey (batterie)
- Sonny Reinhardt (guitare)


1. The Blade
2. Rather Be Dead
3. Shadows And Light
4. Blood Offerings
5. Empty Hands
6. Beneath
7. Breathing Machine
8. Layers Of Darkness



             



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