Ce ULVER décadent est clairement mon coup de coeur de cette année, à égalité avec AMENRA. Un parfum amer de chute semble crier vers le ciel, sorti de ce volcan norvégien, fournaise érotique, impressionnante combinaison d'atmosphères électroniques et de beats héritiers de DEPECHE MODE. Un des plus grands groupes de notre temps, qui continue de se renouveler, année après année.

"Mass VI" est certainement le meilleur album d'AMENRA. Un exercice spirituel intense, une ode au silence, à la contemplation, aux moments de puissance atemporels. Un bijou taillé, aux contours parfaits, à l'éclat aveuglant. On y revient assoiffé comme le pélerin dans le désert accourt vers l'oasis.

DÖDSRIT manipule le riff comme l'hoplite la lance. Il y a dans ce Black/Crust une énergie et une émotion que l'on ne retrouve que dans les êtres les plus investis par la beauté du monde sauvage et le caractère épique des légendes ancestrales.

Favori et surprise car WITTR revient au Black Metal, et de quelle manière! "Thrice Woven" est empreint de ce mysticisme particulier aux Américains. Quand on vit dans l'Etat de Washington, on ne peut qu'être pénétré par la majesté des montagnes environnantes, les forêts épaisses comme une âme et l'aura d'un monde qui perdure malgré l'essor du futur à venir.

ZEAL AND ARDOR est ma surprise de 2017. Un projet audacieux, qui conjugue deux styles antinomiques avec un talent certain. Il reste encore beaucoup à faire, car il me semble que l'idée n'en est qu'à son stade embryonnaire. Mais l'embryon est porteur de gênes futurs essentiels pour le Black Metal.

Mi-déception, mi-surprise, le dernier CONVERGE confirme quelque peu ce que je pensais depuis "Axe To Fall": CONVERGE n'est plus qu'un groupe système. Un groupe à riffs (parfois), à puissance, à vélocité. Il a perdu depuis longtemps son caractère viscéral, son émotion pratiquement Screamo, ses excès magnifiques. Reste un bon album, mais loin des grands du maître.

Dieu sait que j'adore MASTODON, mais force est de constater qu'il est en pilote automatique sur cet album agréable, sans être mémorable. Il faudra que le groupe se ressaisisse et adopte un parti pris aussi fort que dans "Once More Round The Sun", dernier énorme disque.

En-deça de "A Skeletal Domain", ce "Red Before Black" manque d'audace, de génie, de riffs. C'est un disque en pilote automatique lui aussi. Après une si longue carrière, difficile de reprocher cela à CANNIBAL CORPSE, qui se bouffe lui-même.