Etrange… Stefan Elmgren fait partie d’Hammerfall depuis le second LP du groupe, Legacy Of The Kings, et pourtant, son nom n’apparaît jamais dans la composition des titres de cet album ni du suivant, Renegade. Etrange, vraiment… Je ne sais pas si c’est mon allergie à Hammerfall depuis la parution de Legacy… qui s’intensifie, mais je trouve l’album solo de Stefan bien meilleur que ce à quoi nous ont récemment habitué les true metalleux suédois ! Certes, We Will Rise n’est pas un album extraordinaire, mais Stefan Elmgren fait montre d’un talent que l’on n’attendait pas forcément de lui dans la mesure où il était écarté des compositions au sein d’Hammerfall.

Globalement, We Will Rise est un album classique de Heavy Mélodique, très proche de ce qui se fait actuellement. Ca sonne tantôt HELLOWEEN ("When Will I Know"), tantôt Hammerfall ("We Will Rise" ou "Metal Mind" avec ses chœurs typiques du groupe suédois, du genre oooohhhh chanté sur un ton guerrier !), voire JUDAS PRIEST ("Master Of My Soul"). L’ensemble est assez direct (la durée moyenne des morceaux n’excède pas les 4 minutes), sans fioriture, avec quelques nappes de clavier çà et là, des riffs basiques mais agréables et quelques soli intéressants.

Le point fort de We Will Rise réside à mon sens dans les lignes de chant, très épiques et qui me font penser à du Nocturnal Rites sur le sublime Tales Of Mystery And Imagination. Stefan Elmgren à eu le nez creux en s’assurant les services de Niclas Johnson tant ce chanteur est impérial. Sa voix ressemble un peu à celle de Joacim Cans (Hammerfall), mais avec plus de coffre, plus de souffle. Il ne porte pas tout le poids du groupe sur ses épaules mais il est manifeste que sa voix colle parfaitement aux morceaux et intensifie leur impact.

La production ne gâche en rien l’ensemble. Guitares et chants ont été enregistrés dans des studios différents (cas typique des projets parallèles) et l’ensemble a été mixé au Fredman, ce qui confère aux morceaux une très bonne pêche.

Au final, il reste de l’écoute de We Will Rise un goût indécis. La qualité est là, et des morceaux comme le très épique "Force Of The World" et son refrain fédérateur ou "When Will I Know" le prouvent remarquablement, mais on ne peut pas s’empêcher de regretter le manque d’audace de Stefan Elmgren qui se contente de faire du Hammerfall, alors qu’il pourrait certainement aller encore plus loin. Mais il est aisé de le comprendre, car c’est peut-être le meilleur moyen pour lui de montrer au groupe ses indéniables capacités auxquelles ses compères feraient bien d’avoir recours s’ils ne veulent pas sombrer corps et âmes. Car à force de vouloir incarner à lui tout seul le revival 80’s, Hammerfall s’essouffle et tombe inéluctablement dans l’auto-parodie, et le talent de Stefan Elmgren, indéniable quand bien même on le sent encore un peu muselé, pourrait apporter un plus non négligeable au groupe suédois.