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DEATH OLD SCHOOL  |  STUDIO

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1992 Slumber Of Sullen Eyes
 

- Style + Membre : Adramelech
 

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DEMIGOD - Slumber Of Sullen Eyes (1992)
Par DARK MORUE le 8 Novembre 2012          Consultée 4873 fois

La scène finlandaise, énorme mine d'or du Death des années 90, totalement oubliée car éclipsée par les Suédois à l'heure actuelle. Bam, c'est injuste, c'est méchant, c'est le destin.
Bref, on parle beaucoup de Death suédois, mais rarement le Finnish Style n'arrive à véritablement s'imposer. Et hormis les fossoyeurs acharnés et les vieux de la veille, actuellement y a pas grand monde pour déterrer les trésors cachés de cette scène, et les raisons sont pas compliquées à trouver. Déjà, la faible durabilité des tueurs de l'époque, j'en vois pas la masse de toujours actifs à l'heure actuelle, ou alors dans des styles totalement différents (AMORPHIS pour le plus renommé, ou encore DISGRACE et XYSMA qui se sont tournés vers le Stoner).
Et ensuite, l’absence de véritable classique éternel. Bon d'accord y a bien le démoniaque "Nespithe" de DEMILICH qui a laissé une marque indélébile dans l'histoire du genre, CONVULSE aussi se sont pas trop mal démerdés, mais c'est à peu près tout... A peu près. A une chose près. Un album culte inoxydable reconnu mondialement comme l'un des plus glorieux opus de Death Metal jamais enregistré. Par les petits jeunots de DEMIGOD, qui nous ont livré avec "Slumber Of Sullen Eyes" l'une des pierres angulaires de tout un pan de la musique extrême, en l'an de grâce 1992.

Faut dire aussi que la scène finlandaise n'avait pas de réelle identité musicale. Rien de bien typé, on bouffe aussi bien du Goregrind/Death CARCASSien (XYSMA, DISGRACE) que du gros Death lourd influencé GRAVE (les énormes FUNEBRE) ou Doom/Death de caveau (PURTENANCE). Et c'est donc après avoir chopé une signature sur ce qui allait devenir le label de renom Xtreem Music, tenu par Dave Rotten (AVULSED) et s'étant d'ailleurs lancé dans la réédition de pratiquement tous les groupes cités il y a quelques années, que DEMIGOD allait lancer son premier full-length à la face du monde. Au menu : du Death, du Death et encore du Death. Rien de bien compliqué, mais avec un art exemplaire du riff qui tue. Tout respire la perfection du genre, et à l'écoute de la rondelle on refuse d'accepter la rumeur comme quoi ces petits gars n'auraient qu'à peine 15 balais au moment de l'enregistrement...

Ainsi c'est par une énorme succession de blasts sur un riff méchant rappelant INCANTATION que "As I Behold I Despise" déboule, et fait mal. La production est énorme, Old School comme il faut mais d'une clarté et d'une puissance exemplaire, lourd de chez lourd, de quoi faire passer un Vélib pour un bulldozer ; exhortant l'auditeur à monter le son toujours plus fort jusqu'à effondrement total des bâtiments résidentiels. Tout comme le chant caverneux au possible de Esa Linden, bien coffré et totalement compréhensible, les lignes bien agencées et pas trop bavardes ajoutant à l'ambiance infernale et sale environnante.
Parce que oui, DEMIGOD est ici capable de développer une atmosphère des plus noires et souterraines mais ce, sans trop forcer sur les passages Doom, ou au moins ralentis, ce qui n'est absolument pas pour me déplaire. Distillant quelques notes de claviers ça et là, un peu comme pour les débuts de NOCTURNUS (flagrant sur "Perpetual Ascent" ou sur l'incroyable titre éponyme), un soli malsain par-ci par-là ("Tears Of God") et nous voilà dans les pires tréfonds d'un cachot dégueulasse avec un portail vers des enfers visqueux en backstage.

Mais c'est surtout cet art du riff qui fait triquer au plus haut point. A la croisée de ce que peut produire IMMOLATION sans la dissonance ("Embrace The Darkness/Blood Of The Perished", particulièrement frappant dans les mélodies), petites touches de BOLT THROWER au niveau du carnage guerrier implacable carré de carré et renforcées à la double ravageuse, et le Swedeath de GRAVE bien présent dans le riffing. De quoi faire baver sec. Les grosses charges rythmiques sont soutenues non-stop, avec un tempo qui, s'il n'éclate jamais dans une énorme tornade de furie Grind et est toujours amplement contrôlé, est bien loin de toute forme de mollesse en vitesse croisière. L'énergie et la classe dégagées claquent à la gueule, même les ralentissements tirant le plus sur le Doom/Death ne se font pas sans grand renfort de lignes de guitares ultimes. Le morceau "Slumber Of Sullen Eyes", le plus lent et épique de l'album, est à ce niveau là une perle, frisant en tout point la perfection du genre en enchaînant les passages éligibles au panthéon...

Et jamais une seule baisse de niveau ne s'opère. Des carnages intégrales "As I Behold I Despise" et "Fear Obscure From Within" impitoyables et ne cessant d'en rajouter une couche jusqu'à l'instrumentale finale très loin de la gentille acoustique avec une accélération véritablement écrasante, tout est d'une qualité d'une constance rare, ne cessant d'enchaîner LE riff qu'il faut, parfaitement négocié et arrangé et pourtant tellement simple ("Transmigration Beyond Eternities"), ne révolutionnant rien dans la composition mais d'une telle force de frappe dans l’exécution... Ce son abyssal couplé au côté classieux et implacable, la perfection et la maîtrise guitaristique tout en sobriété qui ne s'égare nulle part pour taper là où ça fait mal, alliant énormes gifles de décibels matérialisés à suggestion de cave putride habitée par une présence tout sauf catholique...

N'en jetez plus. Si vous êtes fan de Death Metal alors vous connaissez déjà cet album. Dans le cas contraire, foncez. La quintessence d'une époque se trouve ici, trouvant un point d'équilibre parfait entre tout ce qu'il peut y avoir de meilleur dans le genre, prenant à souhait et ne cessant absolument jamais de vous faire headbanguer jusqu'à la tétraplégie. Forgé d'hymnes du genre, sonnant comme unique bien que ne révolutionnant aucun des fondamentaux, juste une synthèse d'un style condensé en un unique album parfait d'un bout à l'autre. Au delà du culte, c'est même une pièce mythique et indispensable, dont la renommée n'est plus à faire.

Et puis split...et après le passage de tous les membres ou presque dans les énormes ADRAMELECH, reformation qui bide, sortie d'albums inutiles. Un énorme classique qu'ils emporteront au tombeau et puis s'en va. La vie est dure. Old School Death Metal Rules.

Kuolema : L'album ultime du Death Metal des années 90 à mes yeux. Tout simplement culte et éternel.

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   DARK MORUE

 
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- Esa Lindén (guitare, chant, arrangements)
- Jussi Kiiski (guitare)
- Tero Laitinen (basse)
- Seppo Taatila (batterie, claviers)


1. Apocryphal (intro)
2. As I Behold I Despise
3. Dead Soul
4. The Forlorn
5. Tears Of God
6. Slumber Of Sullen Eyes
7. Embrace The Darkness / Blood Of The Perished
8. Fear Obscures From Within
9. Transmigration Beyond Eternities
10. Toward The Shrouded Infinity
11. Perpetual Ascent



             



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