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DOOM RITUALISTE  |  STUDIO

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2012 Atavist Of Mann
 

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HUATA - Atavist Of Mann (2012)
Par ENENRA le 2 Septembre 2012          Consultée 3108 fois

Je suis souvent lent à la détente niveau nouveauté. Que voulez-vous, je suis du genre appréhensif dès qu'il est question d'un nouvel album qui fait trop parler de lui. Sans même avoir porté une moitié d'oreille sur l'objet du délit, je me surprends déjà à penser qu'il ne le mérite pas : "Mouais rien de fou...". Le premier album des Français, originaires de Rennes, d'HUATA (le "T" est en réalité une croix chrétienne) fut un de ces innombrables exemples. Pourtant il a de quoi fortement intriguer, le bougre. A peine les présentations faites qu'une pochette à l'aura et au charisme sans précédent nous tombe sous le nez. Dès le contact visuel, un contact olfactif se fait immédiatement, une forte odeur d'encens, de vieux habits poussiéreux et de cave abandonnée. Ritualiste, voilà le mot. Et pas le petit rituel entre voisins consentants. Plutôt l'aventure dans laquelle on t'emporte et que tu vis dans un état second.

Après cette pochette foutrement attirante qui te fout la trique, on te souffle à l'oreille que le dit album est un très bel objet et qu'il n'est sorti qu'en vinyle pour le moment et de manière assez limitée (500 copies). Si ça te chatouille pas ton petit cœur underground ça ?! Une version CD est dorénavant disponible, ainsi qu'une cassette, très belle également, par Zugzwang Productions. Autre information de taille : pas moins de cinq labels se sont donnés la main afin de faire en sorte que ce premier album longue durée voit le jour. Tous regroupés sous le dénominatif de De Arte Magica Cult (parce que ça claque), ces labels sont : Boue Records, Mordgrimm, Odio Sonoro, psycheDOOMelic Records et Throatruiner Records. Avec tout ça, plus la mini-hype qui suivit sa sortie, l'achat devrait être immédiat. Mais non... Il aura fallu attendre Juin 2012 (quatre mois après sa sortie donc) et l'annonce du sold out par un des cinq labels pour que votre serviteur décide de bouger son cul chez son disquaire pour prendre l'objet en question, car qui sait... c'était peut-être vraiment LE disque Doom de l'année, allez savoir !

Une chose est sûre, les Français ne font pas les choses à moitié. La production de ce premier full length est particulièrement massive, classant directement le groupe dans la section des "amplifier worship" de première classe. Le mix fait la part belle à la basse, qui vient presque supplanter la guitare sur son propre terrain. Un rendu lourd et opaque comme on en avait plus entendu dans le genre. Dégoulinant même par moments, le son est loin d'être aussi carré que les dernières sorties qui peuvent nous passer par les esgourdes. Massive, l'étrange messe organisée par les cinq lurons avance sans grande peine dans un souterrain sombre et hostile tout en étant chaleureusement éclairé par un orgue omniprésent. Oui vous avez bien lu, le groupe ne s'embarrasse pas de clavier "cheap" et autre pauvres samples, il se sert directement dans la matière première et parsème sa musique de notes et autres breaks joués à l'orgue. Ambiance lugubre assurée.

Mais je vous dis tout ça, c'est sans compter les influences des Français, car au jeu du name-dropping qui fait saliver dans les chaumières et qui te donne envie de sauter sur place d'impatience, le groupe va puiser ses ressources aussi bien chez les ambiances d'un ELECTRIC WIZARD, tout en rappelant les accents d'un GOATSNAKE et saupoudrant sa recette d'un groove CATHEDRALien. Je n'irai pas plus loin dans le jeu du "qu'entends-tu ici", HUATA arrive à faire à peu près sa propre tambouille avec sa surenchère sonore monstrueuse, laissons leur ce mérite. Qu'importe la durée d'ailleurs, que le morceau ne dure "que" sept minutes ou un quart d'heure ("Thee Imperial Ward"), HUATA transporte autant qu'il ne voyage lui-même dans son délire ésotérique et dans sa cérémonie sabbathienne.

Non, le principal défaut de ce premier album est bien le manque de renouvellement. Ça en devient presque une habitude dans mes chroniques Doom, à se demander si j'ai compris le but de ces genres bordel de p... bref. Mettons les choses au clair. HUATA a le droit (et c'est même légitime) de se répéter allègrement au sein des morceaux, mais qu'il nous refourgue pas les mêmes gimmicks, le même schéma, d'un vinyle à l'autre. J'entends donc par là que passées les deux premières faces, plus de surprises au rendez-vous ; le groupe nous a déjà démontré tout ce qu'il savait faire lorsqu'il est question de groover son (oc)cul(te) ("Operation Mistletoe"), de t'ensevelir sous les basses fréquences ("Lords Of The Flame") ou de dépeindre une atmosphère cérémoniale ("Thee Imperial Ward"). Sans parler du fait que certains riffs sentent le déjà entendu dans leur cassure et leur surenchère à chaque remontée bourdonnante. Le chanteur Ronan Grall reste également assez linéaire dans son timbre et ses intonations, ce qui ne fait qu'accentuer les passages où il pose sa voix assez répétitive sur un riff, une mélodie déjà entendus. Pour les heureux possesseurs de la version vinyle, nous avons le droit à une reprise du groupe COVEN, la chanson "Black Sabbath", extraite de l'album dorénavant culte "Witchcraft Destroys Minds & Reaps Souls" sorti en 1969. Le groupe s'approprie complètement la chanson (vu les genres respectifs des deux groupes vous allez me dire...) et nous donne à entendre une reprise quand même super bien foutue, à l'orgue un poil dissonant et aux riffs toujours autant écrasants, du bonheur.

HUATA, déjà remarqué avec son premier EP, confirme tout le bien qu'on pensait de lui et s'élève même un peu plus haut dans les esprits tout en descendant plus bas sous terre, touchant les graviers et le charbon noir des caves lugubres où vierges, mages patibulaires et foules de fidèles en rut se réunissent les soirs de pleine lune. Poser le diamant sur un sillon comme celui-ci c'est comme allumer une bougie rouge dans une obscure cérémonie et sentir le vent chaud des esprits dans votre nuque. Au final "Atavist Of Mann" reste un album attachant et tellement lourd (sans reposer toutefois complètement sur le son, mais aussi sur des réelles compositions) qu'on aura plaisir à y revenir dans le futur, même si ce sera moins souvent que ses influences. Et comme d'habitude j'ai le cul entre deux chaises pour la notation. Crotte.


Note réelle : 3.5/5

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- Alexis Daroux (batterie)
- Benjamin Moreau (basse)
- Mathieu Lirzin (guitare)
- Ronan Grall (chant, orgue)


1. Lords Of The Flame
2. Operation Misletoe
3. Thee Imperial Wizard
4. Part I: Testis Sum Capri
5. Part Ii: Templars Of Thy Black Sun
6. Fall Of The Ivth
7. Black Sabbath ( Coven Cover)



             



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