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SIBERIAN POST-METAL  |  STUDIO

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2012 North-Eastern Massive
 

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EASTWOOD - North-eastern Massive (2012)
Par WËN le 31 Août 2012          Consultée 1945 fois

Parmi toutes les discussions futiles, et malheureusement il y en a, qui nous pourrissent régulièrement l'ambiance au sein de notre belle communauté d'asociaux tout de noir vêtus, l'une des plus prise-de-tête demeure cette si bien nommée dispute du "Et mon cul, c'est du Proto-Black ?", à savoir ce sempiternel débat sur la catégorisation. Et celui-là, je l'aime. Déjà parce que, outre le fait de se mettre joyeusement sur la tronche, il n'est pas rare d'en extraire quelques listes prometteuses de groupes à se goinfrer (pourvu qu'on ne tombe pas sur deux fans bornés de old-school-whatever), mais surtout car cette course à l'étiquette tapageuse traine immanquablement dans son sillage son lot de franches rigolades. Attention cependant : il nous faut bien distinguer ici les pugilats de fans acharnés concernant l'appartenance de leur groupe fétiche à tel ou tel style (Black ? Death ? Death-Black ? Blackened-Death ? … et encore, nous ne parlerons même pas des appellations dont le sens n'est pas le même d'un continent à l'autre comme le Speed ou le Power) qui fait plus pitié qu'autre chose, de l'auto-proclamation, la seule, l'unique, la napoléonienne bien tape à l'œil, par la formation elle-même qui peut vite tourner au LOLesque !

Car au royaume du néant absolu où tout est permis, même si la concurrence y est rude, il en restera toujours un pour décrocher le pompon, un pour les gouverner tous et dans les ténèbres les lier. Et à ce jeu, parmi tous ces genres improbables qu'il m'a été permis de découvrir au cours de mes pérégrinations passées, la palme de la débilité revient incontestablement à ce je-ne-sais-plus-quel-groupe hexagonal qui se prétendait faire du Fitness-Core. Oui les amis, du Fitness-Core … Je vous laisse vous faire une idée du truc. Et c'est en général à partir de là que tout dérape, car si nous n'oserons pas blâmer un groupe qui tente de trouver une appellation pour définir sa musique (chez NIME on est des mecs cool, vous le savez), encore faut-il que la dite appellation rime à quelque chose et puisse servir d'indicateur textuel à un auditeur égaré. Et à ce titre, EASTWOOD ont très bien agi en annonçant faire du Siberian Post-Metal.

Je vous le concède le terme n'est pas courant, mais si vous aussi vous voyez déjà se dessiner devant vous, à travers une légère brume, les étendues semi-désertiques et froides d'une toundra vierge de toute présence humaine, seulement percée au loin des cimes de quelques massifs de bouleaux insoumis, c'est que le groupe a su viser juste, vous en conviendrez. Voici pour la touche sibérienne. L'aspect Post-Metal, lui, poindra au travers du labourage en règle auquel se livrent les guitares en arrière plan, ne ménageant pas leur peine lorsqu'il s'agit de débiter du stère par brouettes entières. De ce défrichage, les nappes de brouillard se déchirant progressivement des rares arbres encore debout vont rapidement laisser transparaitre les premières notes de ce "North-Eastern Massive". Et à défaut d'en savoir beaucoup sur ce groupe en droite provenance de la septentrionale Russie (un obscur site tout en cyrillique permettant au mieux d'y deviner quelques bribes d'informations), celles-ci nous renseigneront en revanche bien vite sur ses influences, nous faisant traverser le Golfe de Botnie pour aller piocher habilement dans la Scandinavie voisine, représentée ici dans toute sa pluralité.

D'abord car l'ombre de CULT OF LUNA (Suède), auxquels nos sibériens empruntent leurs riffs hypnotiques gagnant en force au fur et à mesure de leurs inlassables digressions, ne manque pas d'étendre son linceul solennel sur cette œuvre, rehaussant le propos Post-Core d'une légitimité évidente, qu'il s'agisse des consonances ou de la texture et de la structure même des morceaux ("Breakwater Sleep", "Summer Breath", "Terra Ingognita"). D'une manière assez similaire si l'on lorgne vers l'Est, nous ne manquerons pas de voir se détacher par un subtil clair-obscur, la frêle silhouette d'un GHOST BRIGADE. Car là aussi, certaines incartades tantôt massives ("Pillars Of Ashes") ou tantôt poétiques et non dénuées de nostalgie ("Breakwater Sleep") nous ramènent invariablement à la formation finlandaise. Mais poursuivons notre road-trip scandinave, direction la Norvège et ses contrées boisées avant l'ultime étape islandaise, car il sera bien difficile de ne pas penser également à ENSLAVED (période récente, post-2005) au détour de certains riffs ("Summer Breath") ou, dans une moindre mesure à SOLSTAFIR sur quelques parties plus atmosphériques disséminées ça et là.

Voici pour le tour d'horizon des influences du combo. Nous avons connu moins appétissant et assurément moins varié. Cependant, le tout, même si incontestablement bien retranscrit, manque encore de personnalité en ce sens ou le Post-Core mid-tempo des sibériens fera invariablement penser à telle ou telle formation précédemment citée (la liste n'étant pas exhaustive), mais sans suffisamment s'en départir pour qu'à un moment donné nous puissions dire "Ça, c'est du EASTWOOD". Pas encore. Le potentiel est pourtant palpable et certains éléments ressortent de manière efficace comme ce chant, bien en place, cette batterie qui saupoudre de breaks ou double pédale ces parties, juste comme il faut, ou encore ces lead de guitares hypnotiques … De plus, et c'est là le point fort de cet opus, qui pourrait éclipser ces quelques petits défauts de jeunesse : l'impression de liberté des grands espaces septentrionaux qui s'en émane, l'impression d'être loin de tout, perdu au milieu de nulle part. Et parvenir à reproduire de telles atmosphères, ce n'est pas une mince affaire et cela évite ainsi au groupe de tomber dans le plagiat de bas niveau. Donc pour le coup, ils sont clean, EASTWOOD.

Laissons donc du temps au temps et au groupe celui de se forger sa propre identité, et gageons que, pour peu que celui-ci parvienne à se raccrocher à un circuit commercial et à se trouver une bonne distribution, nous entendrons parler à nouveau de la formation. En attendant, elle écope ici d'un bon 3/5 en guise d'encouragement. A surveiller.

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1. Summer Breath
2. Breakwater Sleep
3. Pillars Of Ashes
4. Firing The Burning Woods
5. Terra Ingognita



             



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