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2012 The Sun Of Moloch
 

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WRATHPRAYER - The Sun Of Moloch (2012)
Par ZODD le 27 Août 2012          Consultée 4994 fois

On croyait avoir tout entendu en matière de Black Metal bestial depuis l'unique album de CONQUEROR, qui en 1999 démontrait autant le potentiel que les limites d'un genre qui se résumait essentiellement à copier les deux premiers albums des dieux de la guerre BLASPHEMY. Certains groupes, il est vrai, parvinrent quand même à proposer une version unique et très personnelle du genre, on pense notamment à ARCHGOAT ou au très bon BLACK WITCHERY, mais même ces groupes plus ou moins "originaux" ont très vite décidé de tenir leur cap et de ne plus rien offrir de nouveau d'albums en albums. Le Black Metal bestial est un genre qui s'est toujours voulu fondamentalement linéaire (sans pour autant que cela n’enlève de la qualité aux tentatives réussies et du plaisir aux fans assidus).

C'est là qu'entre en scène une petite démo d'un groupe chilien, très vite épuisée mais très vite rééditée en 45 tours, qui provoque alors d'étranges ondulations dans la si calme mer du Black bestial. On se demande ce que ça peut bien être ce petit grincement dans la colonne vertébrale, ces vertiges et ce manque d'air provoqués par ce bête bout de vinyle d'à peine 7 pouces de surface audible. L'auditeur se retrouvait aspiré par la démo "In Utter Darkness" dont les quelques morceaux ne payaient en apparence pas de mine, mais qui au final possédaient des vertus très atypiques pour la catégorie dans laquelle on les avait (injustement?) rangés.
Beaucoup comme moi furent très impressionnés et beaucoup parmi ceux là crièrent au coup de chance, à l'alchimie hasardeuse, bref à un coup de pot du producteur qui aurait malencontreusement poussé le mauvais potard à l'enregistrement, donnant à la démo ce son si brutal et charmeur à la fois. En somme on demande plus, on veut confirmation des juges avant de crier au record du monde. Donc quand, presque 7 mois à l'avance, WRATHPRAYER annonce son premier album en grandes pompes avec un sample d'une énergie proche de celle de la folie pure et la plus belle pochette jamais faite pour un album de ce style, le petit monde du Metal extrême est chaque jour prêt à imploser d'impatience en attendant sa sortie.

Album le plus attendu de l'année par beaucoup, peut-on dire que WRATHPRAYER a tenu ses nombreuses promesses ? Oui, on peut le dire. Car "The Sun Of Moloch : The Sublimation Of Sulphur's Essence Which Spawned Death and Life" (de son vrai nom) est l'album Metal le plus intense et le plus abyssal de cette année, et certainement une pierre angulaire pour les albums du genre à venir, comme l'avait été en 1985 "Seven Churches" de POSSESSED par exemple. Il est presque impossible de réellement définir les richesses de cet album dans lequel on s'enfonce progressivement et plus profondément à chaque nouvelle écoute. Commençons toutefois par dire que visuellement "The Sun Of Moloch" est un des albums les plus époustouflants de ces 2 dernières décennies. Denis Forkas Kostromitin et Manuel Tinnemans ont tous deux donné à l'album une fantastique aura visuelle grâce à leurs fabuleux artworks, lui octroyant avant même la première écoute l'envergure esthétique d'autres classiques du genre comme "Blessed Are The Sick" ou "To Mega Therion" de vous savez qui (du moins je l'espère, autrement cherchez les sur notre site, conseil d'ami).

Rassurez vous, loin d'être des fumistes, WRATHPRAYER et les neufs pistes de "The Sun Of Moloch" sont l'équivalent musical de l'aspect visuel de l'objet. Pour les influences de WRATHPRAYER, il ne faut pas comme souvent, remonter à BLASPHEMY, mais plutôt à NECROVORE. Ce petit groupe texan avait en 1986 abasourdi la terre entière le temps d'une démo, en ajoutant au Death Metal de POSSESSED les incantations malsaines de BATHORY, saupoudrant le tout d'un bon nombres de dissonances particulièrement infernales (on frôle parfois la migraine). D'un point de vue du style, WRATHPRAYER se fait le prêtre du mariage entre le dit NECROVORE et les vieilles compositions de BEHERIT. Mais il n'y a pas vraiment de place pour la nostalgie dans la musique de nos trois chiliens, et "The Sun Of Moloch" est un album qui voit loin, qui ne s'arrête pas en route pour regarder derrière et regretter le temps jadis. Démonstration d'emblée avec "In Viscerus Bestiae", qui possède un des meilleurs premiers riffs de tous les temps, et c'est d'ailleurs comme une suite logique à cet époustouflant premier riff que vient s'inscrire le reste de l'album.

Comme POSSESSED (pour la troisième fois cité dans cette chronique, n'allons pas en convenir que WRATHPRAYER fait du POSSESSED) et contrairement à 95% des groupes officiant dans son style, WRATHPRAYER est un froid calculateur et pas un chaud fonceur. Chaque riff et chaque coup de cymbales sont un mur supplémentaire du géant labyrinthe qui se construit autour de nous, morceau après morceau, toujours plus sombre et toujours plus mystique. Les riffs sont d'une telle densité qu'on s'y perd avec joie et l'ensemble de ceux-ci forme un flux atroce et grinçant qui étouffe très simplement l'auditeur dans un cauchemar musical dont on peine à se réveiller. Les compositions sont en général très longues (du moins pour ce style de musique) ce qui permet aux musiciens d'installer à leur aise un climat vomitif et effrayant.

On se sent comme un amnésique après l'écoute de "The Sun Of Moloch", parce qu'il est presque impossible de se souvenir d'un air, d'un refrain ou d'un riff en particulier. Car l'album se dévoile à nous comme un tout, et pour atteindre cette unité, toutes les formes de facilité sont évitées. Je n'ai pas encore parlé du chant et je pourrais en fait en écrire toute une chronique si je tenais à le dépeindre de bout en bout : les vocalises du God of Torment n'écrase pas la musique à la manière classique d'un PROFANATICA, mais elles parasitent l'ensemble à la manière d'un esprit malin, repeignant la tronche des compositions façon "L'Exorciste". Le fabuleux travail sur la production est également à souligner, chaque élément sonore semble avoir été rendu le plus démoniaque possible (à la manière de "De Mysteriis Dom Sathanas" pour les connaisseurs). Laissons, malgré toutes ces comparaisons édifiantes, le mot "chef d’œuvre" aux théoriciens maladifs, "The Sun Of Moloch" est avant tout un album qu'on écoute pour jouir et non pour se branler.

Je pourrais poursuivre encore longtemps, mais mon travail se limite principalement à vous conseiller ou déconseiller un album et celui-ci, vous l'aurez compris, je ne saurai vous le recommander davantage. WRATHPRAYER est certainement devenu un des groupes les plus impressionnants du Black bestial d'aujourd'hui et n'a aucun réel équivalent dans la scène pour le moment (TEITANBLOOD coté Death Metal peut-être? Encore que, pas sûr du tout). Si vous recherchez cette incroyable sensation de surprise ressentie lors des premières écoutes des vieux BLUT AUS NORD ("The Work...") ou SAMAEL ("Blood Ritual"), vous allez adorer WRATHPRAYER qui semble être le groupe le plus prometteur de la scène Black Metal actuelle.
Espérons que je ne me trompe pas.

4.5/5 du presque parfait pour un premier album renversant et mystique.

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- Pestifer Fides (batterie)
- God Of Torment (chant, guitare)
- J.m. Retsiela (basse)


1. Prayer I (rev. X:vii)
2. In Visceribus Bestiæ
3. From The Depths Of The Phlegethon
4. Ritualization (rev. Xiii)
5. The Darkest Fyre
6. The Annunciation I:i (vermis Precatus)
7. Devourers Of Light
8. Sun Of Moloch
9. Prayer Ii (למלך)



             



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