Recherche avancée       Liste groupes



      
BLACK METAL  |  STUDIO

Lexique black metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1986 Unholy Death
 

 Myspace (445)

NME - Unholy Death (1986)
Par ZODD le 7 Juillet 2012          Consultée 2050 fois

C'est aujourd'hui une évidence : les crimes perpétrés par les musiciens de la scène Black Metal ont largement contribué à leur révérence. Il faut cependant souligner la force fascinante avec laquelle leur musique semble évoquer ces actes. L'alchimie est étrange et l'immersion est profonde : un vinyle de GRAVELAND posé sur sa platine, l'auditeur fantasme des guerriers grimés par une nuit d'hiver, dont le visage est illuminé par un brasier blasphème : l'église brûle, l'histoire et la musique se rejoignent pour l'exprimer. "Ce que les musiciens des années 80 chantaient, les musiciens Black Metal des années 90 l'ont fait" dira Fenriz, célèbre batteur de DARKTHRONE. L'idée semble plaisante et presque honnête : chanter la mort et répandre la mort.

Ainsi s'il est facile aux notes hypnotiques et agressives de "Jesus tod" d'imaginer BURZUM dans une cage d'escalier mettre fin à MAYHEM, il est tout aussi facile en écoutant "Unholy Death" de se représenter Kurt Struebing, guitariste de NME, en train d'assassiner sa mère adoptive à coups de ciseaux.

Dans son contexte peut-être? Allons-y : c'est en 1984 que Kurt Struebing et Brian Llapitan fondent N.M.E sous l'influence de VENOM et des groupes de la scène Punk/Hardcore américaine. Ces deux sources d'inspiration se font ressentir très vite : la musique est furieuse, voire cacophonique, les paroles sont un melting pot de sujets comme la guerre, le diable et la consommation d'acide. Après avoir enregistré "Machine Of War", démo au son faible et brouillon, le groupe décide en 85 d'entrer en studio pour donner vie à leur premier album. Le groupe ne se remet pas un instant en question, et au contraire décide de doubler les doses : plus de vitesse, plus de VENOM, plus de Satan, plus de Punk, plus de guerre et plus d'acide seront les ingrédients de la recette "Unholy Death".

L'album sort en vinyle en 1986, et ce n'est que peu de temps après que Struebing commettra son matricide fou et barbare, affirmant avoir vu en sa mère adoptive un robot envahisseur et ayant décidé de lui ouvrir le crâne pour confirmer ses soupçons. Cet acte deviendra la carte de visite du groupe; Struebing plaidera coupable et sera condamné à 12 ans de prison. Enfin libéré en 1994, l'année même où Varg Vikernes sera enfermé pour le meurtre de Euronymous, qui ironiquement fut l'un des seuls admirateurs déclarés de NME.

L'album, obscur concentré de violence, est aujourd'hui cité par une poignée de connaisseurs comme une des quelques pièces représentatives de ce que fut le Black Metal dans les années 80. Mais qu'en est-il réellement?

Une chose est sûre, la musique de NME est bien le reflet de l'état mental de son géniteur : chaotique et laide. Une introduction violente déblatère des paroles profanes entre quelques larsens de guitares sous accordées, le décor est posé, les hostilités peuvent débuter. Imaginez-vous une lasagne de cerveau, cuite au four nucléaire puis pressée en vinyle, vous aurez ainsi un aperçu correct du ton musical de l'album : une évidence s'impose, NME ne joue pas dans le but de plaire.

Dès le morceau "Louder Than Hell", la musique attaque les nerfs auditifs et raidit la colonne vertébrale, les riffs sont ultra rapides et déconstruits, les quelques breaks que le groupe se permet sont ornés de larsens infernaux; par dessus ce désordre, le chanteur d'une voix rauque et inhumaine crachent son texte avec la rage des premiers DISCHARGE (père du d-beat, autre influence principale du groupe). Soupe blacko grindcore pour tympans érodés, la musique de NME aliène l'auditeur avec des soli aussi hypnotiques que dissonants, une grosse caisse incontrôlable et des coups de basses primitifs, rappelant HELLHAMMER, le cousin européen, un des rares membres de la famille à connaître le succès.

Aucune camisole n'est assez grande pour contenir "Unholy Death", l'album préféré des malades mentaux. Clone dégénéré de VENOM, NME dans toute sa simplicité est un groupe de Black Metal, à une époque où le terme n'a pas encore pris toute sa signification. Pas étonnant que cet album où tout semble régit par le désordre (de la pochette tchernobyl à la bouillie de riffs mutants) deviendra l'un des disques fétiches de plusieurs black metalleux en quête d’extrémisme musical.

Amateurs de belles mélodies et de musiciens talentueux, fuyez donc ce nid à migraines; Gourmets de la cacophonie et des graviers dans le mixeur, vous trouverez dans "Unholy Death" une alternative de choix aux premiers disques de SODOM.

Pommade pour oreilles et tubes d'aspirines fortement recommandés.

A lire aussi en BLACK METAL par ZODD :


FAUSTCOVEN
Hellfire And Funeral Bells (2012)
Nouvelle noirceur norvégienne




CULTES DES GHOULES
Henbane (2013)
Chasse aux sorcières et fièvre tropicale


Marquez et partagez




 
   ZODD

 
  N/A



- Scott Tinsley (basse)
- Steve Meier (batterie)
- Kurt Struebing (guitare)
- Brian Llapitan (chant)


1. Of Hell / Thunder Breaks Peace
2. Louder Than Hell
3. Black Knight
4. Evil Dead
5. Speed Kilz
6. Stormwarning / Blood And Souls
7. Decadent Mayhem / Unspeakable
8. Brick Wall
9. Warrior
10. Lethal Dose
11. Acid Reign



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod