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FAUSTCOVEN - Hellfire And Funeral Bells (2012)
Par ZODD le 24 Juin 2012          Consultée 3910 fois

Comment va le Black Metal norvégien? Après avoir été le fer de lance du genre durant la première moitié des années 90, après avoir produit chefs d’œuvre sur chefs d’œuvre en moins de 5 ans, après avoir enduré de lourdes pertes dans le rang de ses acteurs principaux, après avoir vendu son âme aux multinationales, après avoir écoulé des milliers de disques, après avoir enduré presque 10 ans de sécheresse et de médiocrité, après avoir vu ses vieux héros se transformer en stéréotypes et après avoir inspiré de nombreux livres et documentaires tous aussi minablement sensationnels les uns que les autres. Depuis pas mal d'années le Black norvégien se mordait le bout de la queue, et les rares survivants s'étaient vus obliger de changer de direction musicale pour s'en sortir. Le Black norvégien, tel que nous le connaissions et tel que nous l'adorions, c'est bel et bien fini. Remercions Varg Vikernes au passage pour sa récente preuve par A + B, produisant un immonde album de reprises de ses propres morceaux, palme d'or au festival des infanticides 2011.

Mais en cette décennie nouvelle, on remarque chez les récents groupes norvégiens un grand ras-le-bol des clichés et une tendance à vouloir retrouver l'ombre des premiers pas, le coté intime et secret du mouvement, cette étrange répulsion et fascination que l'on pouvait ressentir à l'égard des premiers albums de FESTER ou d'IMMORTAL en 1992. Ces quelques entités aux noms étranges de MARE, APTORIAN DEMON ou encore DODSENGEL représentent fièrement et doucement cette génération nouvelle qui amorce une réouverture aux expérimentations et à l'audace (le dernier DODSENGEL propose plus de 2h30 de Black Metal illuminé et lancinant, du presque jamais vu!). FAUSTCOVEN a déjà depuis 10 ans entamé sa croisade du blasphème, 10 ans déjà qu'il a laissé tombé ses semblables à la recherche d'une nouvelle identité. Avec deux albums de Black aux lourdes teintes de Doom (à moins que ça ne soit l'inverse), Gunnar Hansen, le Rémi Bricka de l'entité, était parvenu à occuper une place respectée et honorée dans le paysage underground d’aujourd’hui, tout en conservant une sorte d'anonymat et d'humilité qui lui va si bien.

Avec ce troisième album, FAUSTCOVEN ne décevra personne et s'annonce dès les premiers riffs du morceau titre comme une continuité directe de l'album précédent (le déjà très bon "Rising From Below The Earth"), comme si le combat entamé n'était pas encore gagné. Après une ouverture au son des cloches de l'enfer (on pense à AC/DC, mais très vite on n'y pense plus), "Hellfire And Funeral Bells" envoie ses riffs comme on cloue des cercueils. La démarche est toujours la même : canaliser l'énergie des premiers (et du dernier) CELTIC FROST dans un Black/Doom hypnotisant et dépressif. La voix gutturale, presque grossière, enterre encore le tout d'une lourdeur religieuse (la voix semble réciter plus qu'elle ne chante) tandis que des soli discrets et insidieux viennent rendre le cocktail véritablement venimeux. Et malgré sa lenteur, jamais l'album ne stagne, toujours en transit vers la phase suivante dans la construction de son mur de riffs désespérant.

Deux choses fondamentales différencient ce "Hellfire And Funeral Bells" de "Rising From Below The Earth" : d'abord une durée beaucoup plus raisonnable (40 minutes contre 70!), une concentration sur la qualité donc, on sent un véritable choix du bon riff, du bon morceau et de leur place dans l'album; ensuite une volonté plus assumée de relancer la machine, une aisance à "rocker" rendant plus hommage encore à ses influences Heavy (comme la dernière minute presque vive du morceau "Convent Of Earthly Delights").
Rempli de motifs Heavy Metal qui viennent alléger et tonifier le dégoutant ensemble, le dernier morceau "Choirs Of Mentors", majestueusement épique et fort de ses 10 minutes de long, est plein de clins d’œil à CIRITH UNGOL, dont il se veut la réincarnation maléfique. La finesse et la justesse de FAUSTCOVEN font véritablement la différence avec la paresseuse génération précédente et la balance entre Doom, Heavy et Black Metal est parfaitement équilibrée et le résultat se veut d'une rare impureté parfaitement assumée.

Ainsi FAUSTCOVEN sur "Hellfire And Funeral Bells" cumule beauté, maestria et dépression comme jamais auparavant. Ce troisième album, dont les belles et radicales trente premières minutes servent de tremplin à l'envolée des dix dernières, ravira tous les fans de Doom Metal crasseux ("Lost In The forest Of Delight"), les curieux du Black Metal ("Dr. Karswell") et les nostalgiques d'une certaine obscurité assurément disparue ("Choir Of Mentors", monumental, oui je me répète). Ce très bel album est taillé dans le minerai le plus impie et assure un futur plein de promesses, déjà le tour de force Black Metal de l'année 2012. En espérant que des groupes aussi doués et originaux se feront de moins en en moins rares dans le paysage métallique norvégien.

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   ZODD

 
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- Gunnar Hansen (chant, guitare, basse)
- Johnny Tombthrasher (batterie)


1. Hellfire And Funeral Bells
2. Convent Of Earthly Delights
3. Lost In The Forest Of Suicide
4. When The Wolves Howl For Blood
5. Dr.karswell
6. Choir Of Mentors



             



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