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THOU ART LORD - The Regal Pulse Of Lucifer (2013)
Par ZODD le 17 Juin 2013          Consultée 3919 fois

Voilà sans doute la plus grosse surprise de l'année : le come back fracassant de THOU ART LORD, le groupe le plus obscur des groupes les plus cultes de Grèce. Cette formation singulière a vu le jour en 1992 et participa a l’âge d’or du Black Metal hellénique, probablement la seule scène des années 90 a avoir pu rivaliser en qualité avec son homologue norvégienne. Dans ce bouillon de créativité occulte, THOU ART LORD n’est pas apparu comme une formation originale et autonome mais naquit de la coalition de Necromayhem (chanteur de ROTTING CHRIST) et du tout puissant Magus (de NECROMANTIA) dans le but de purger une certaine brutalité absente de leurs groupes respectifs. Occultistes et musiciens savants, ces deux mauvais génies établirent donc THOU ART LORD comme une projet soupape à leurs pulsions bestiales.

En résultera deux albums ("Eosforos", et "Appolyon") au charme dépouillé, remplis d’une luxure malfaisante, puis 6 ans après, deux autres albums ("DV8" et "Orgia Daemonicum") très superficiels dont le prolifique chroniqueur Ludo souligna très bien les faiblesses en ces pages.

Ainsi en 2013, alors que ROTTING CHRIST et NECROMANTIA se sont tous deux bien égarés sur leurs chemins personnels, THOU ART LORD apparaît comme le terrain idéal pour faire renaître le Black Metal grec sous sa forme la plus primordiale, dans un élan conforme à la nostalgie actuelle (difficile de na pas remarquer le nombre croissant de rééditions de vieux classiques grecs, jusqu’ici fortement ignorés). "The Regal Pulse Of Lucifer", très loin de la violence gratuite des débuts du projet, encore plus éloigné de la médiocrité des deux derniers albums, se donne pour but avouer de retrouver la fraîcheur des premiers jours, mais pas seulement… Car la force de ce nouvel album va bien au-delà du classicisme académique et de la nostalgie de mauvais goût, et THOU ART LORD, entre autres grâce à la production très moderne de son dernier album, aura vite fait de nous prouver sa marginalité par rapport aux restes des groupes bêtement estampillés "old school".

Avec cette production cristalline, THOU ART LORD met le discours du passé (généralement rébarbatif) en tension avec le discours du présent. Quel plaisir alors de retrouver dans la fraîcheur cette fabuleuse science du riff appuyée par ces claviers mystérieux et uniques (merci NECROMANTIA, je t’aime), l'hymne grec n'a jamais sonné aussi authentique. "Artificial Malevolence", "Πολιτεία δαιμόνων" ou encore "The Regal Pulse of Lucifer" sont autant de morceaux riches en atmosphères grandioses et en férocité Black, chacun possédant sa dose de riffs accrocheurs (c’est que le Black grec fut en son temps le plus headbangable de tous) et de breaks époustouflants. Sur "Justicia Profana", ma piste préférée de l’album, quand le break de deux minutes arrive et que le clavier commence à faire trembler l’air, que la voix se met à sonner comme une vieille prophétie… on se croirait chez ROTTING CHRIST en 91, le bonheur épique du Black grec, purement régénéré.

"The Regal Pulse Of Lucifer" propose également sa petite collection de nouveautés et d'expérimentations. Très justement dosées, ces quelques touches de créativité modeste participent à la profondeur des morceaux et à la richesse d’un album où règne l'équilibre. Le refrain moderne de "Das Messer" annonce un répertoire vocal varié qui se développera tout au long de l’album, surprenant de la part d'un groupe à l'esthétique autrefois si radicale. Les intros et outros des titres comme "L’Évangelium De Satan" (fabuleux morceau !) ou "The Regal Pulse Of Lucifer" enrobent les morceaux de mini-concepts, les détournant en petits contes sataniques. Une drôle de naïveté (comme chez NECROMANTIA) en découle, plutôt bienvenue face au sérieux d'enterrement dans lequel le Black se complait ou se conchie. Je ne m’empêcherai donc pas de souligner le solo de "Fire And Blood" qui reprend le thème de Games Of Thrones en trémolo ! Jolie touche de modernisme !

Des applaudissements s’imposent donc naturellement pour cet album à la fois classique et moderne, réalisé par des vétérans du genre, qui amène quelques bons courants d’air dans la serre chaude du Black traditionnel, souvent mutilé par une nostalgie timide et un mimétisme névrosé. Inutile de dire que tous les amateurs de Black grec se doivent de posséder cet album. Très utile par contre d’annoncer aux néophytes que "The Regal Pulse Of Lucifer" constitue une très belle entrée en matière pour qui souhaiterait se plonger dans le Black Metal grec (peut-être le meilleur de tous).

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- The Magus (basse, chant)
- Necromayhem (guitare, chant)
- Gothmog (chant)
- Maelstrom (batterie)
- El (guitare, claviers)


1. Nine Steps To Hell
2. Πολιτεία &
3. Das Messer
4. The Regal Pulse Of Lucifer
5. Artificial Malevolence
6. Justicia Profana
7. L'evangelium De Diable
8. Infernarium
9. Fire And Blood



             



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