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SLAM? DEATH METAL  |  STUDIO

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ABOMINABLE PUTRIDITY - The Anomalies Of Artificial Origin (2012)
Par DARK MORUE le 19 Mars 2012          Consultée 3222 fois

ABOMINABLE PUTRIDITY. Purée, c'était en 2007. Le Slam était alors en pleine ascension, le retour de DEVOURMENT qui avait mis tout le monde d'accord avec "Butcher The Weak" ayant entraîné une véritable explosion qui a rendu le genre presque aussi populaire que le Deathcore y'a quelques années et vu naître une myriade de formations ultimes. Enfin non quand même pas. Toujours est-il que les CEPHALOTRIPSY, GUTTURAL ENGORGEMENT et autres DISCONFORMITY ont énormément de mal à trouver écho parmi les formations actuelles qui patinent dans la vase en répétant inlassablement les mêmes plans éculés. Une époque révolue que les récents VISCERAL DISGORGE, CONDEMNED ou ABORTED FETUS tentent de rappeler.

ABOMINABLE PUTRIDITY avait tiré son épingle du jeu en nous lançant à la face un album certes commun mais ultra solide et d'un groove mortel. Ce qu'on pouvait sortir de mieux dans le genre sans le trahir, en somme. Signature sur Brutal Bands, réenregistrement, Big Chocolate qui prend le micro, de véritables superstars. Et ils ont quand même mis 5 putain d'années à nous le sortir ce deuxième album. Alors ils mettent le paquet. Un artwork de Par Olofsson qui me colle direct dans l'esprit les Regeneradores de Resident Evil, la méga prod de la mort des vilains pas beaux et finalement... Matti Way au chant ! On dégage le surdoué trendy chocolaté pour embaucher une légende, moi ça me va.

Aller, on se bouffe donc l'album de Slam de la nouvelle décennie, c'est partit ça va groover du gras qui coule des lits de tripailles en fusion ! Bam, première écoute, succession de breakdowns mortels, Matti Way bien en voix qui growle comme un dératé dans un chant néanmoins presque inédit. Loin de ses vocaux absolument infectes des premiers DISGORGE ou de l'album de LITURGY (celui avec BRODEQUIN, pas le Black zarbi hein), on a ici un guttural puissant ressemblant davantage à un râle glaireux qu'à un vomissement de bile nécrosée. Quelques guests fantômes (toujours les mêmes, Angel Ochoa, AJ Magana et le mec de FLESHROT) pour faire joli sur le livret même si on les entends pas. Bienvenue dans le joli monde du Slam Death surfait actuel.

Donc ouais à première vue ça pète de partout et ça fait du bien aux cervicales. Le son énorme et lisse fait croire à un produit brutal et puissant, le batteur qu'on dirait une boite à rythmes frappe chirurgicalement avec un son sec, propre et robotique, les Slam part font mal et les compos restent efficaces et frontales. Le temps d'un premier titre aussi bien torché que synthétique on y croit dur, tout comme sur la très brutale et fangeuse "Wormhole Inversion". Mais non, non et re-non. C'est quoi cet album totalement aseptisé répondant juste à un cahier des charges pour coreux à mèche qui croit écouter du Brutal Death ? Les slam part n'en sont au final même pas ("Letting Them Fall", pur produit Deathcore aux moshpart qui tournent en rond), et surtout l'esprit du genre est carrément transgressé avec les sweeps débiles qui parasitent l'espace sonore.

C'est pas Saint Deadcom qui va ma contredire, le Slam Death, c'est viscéral, organique, c'est la mise en musique des fins fonds des boyaux et de la sueur. Sur "In The End Of The Human Existence" ils l'avait bien compris, et les tueries comme "Entrails Full Of Vermin" ou "Intestinal Putrefaction" étaient là pour le prouver, entre riffs brise-nuque et ambiance putride à en réveiller une deuxième fois les zombis headshotés au plomb. Et là on a quoi ? Du Brutal Death clinique à tendance faux-Slam propre sur lui enchaînant les riffs avec une efficacité énorme (ça on peut pas leur retirer) mais strictement aucun esprit. Une morne succession de plans simplistes et communs misant sur une production 0% de matière grasse pour impressionner le néophyte. Un album incroyablement froid à peine sauvé par un vocaliste culte qui se démène comme un forcené pour groover un peu. Jamais il la ferme, mais vu ce qu'il y a derrière c'est pas plus mal.

Déception, énorme déception. ABOMINABLE PUTRIDITY avait tout du chef de file de la frange Slamming Brutal Death, absolument toutes les cartes étaient entre leurs mains pour nous sortir un album ultime, mais non, ils ont préféré lisser le produit à l’extrême au point d'en faire l'antithèse du résultat espéré. Réussir à ne sortir qu'un album à l'écoute agréable quand on est l'ex-meilleur groupe de sa filière en sa génération et qu'on vient de recruter une des plus grosses légendes du genre, j’appelle ça un énorme viandage. Et ce qui est d'autant plus dommage, c'est que ce partit pris ne risque pas d'être remis en question avec un hypothétique 3e album qui redresserait la barre...

Bouhsnif : Bon ben, un combo prometteur qui se casse la gueule, CONDEMNED semble désormais seul espoir d'un genre en perdition...

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   DARK MORUE

 
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- Matti Way (vocaux)
- Alexander (batterie)
- Serguei (guitare)
- Andrey (basse)


1. Remnant Of The Tortured
2. A Massacre In The North
3. Letting Them Fall...
4. A Burial For The Abandoned
5. Lack Of Oxygen
6. Wormhole Inversion
7. The Anomalies Of Artificial Origin
8. The Last Communion



             



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