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CONDEMNED - Realms Of The Ungodly (2011)
Par DARK MORUE le 17 Février 2012          Consultée 3518 fois

RAH BEN PUTAIN ON POURRA DIRE QU'IL S'EST FAIT ATTENDRE CELUI-LA !

Purée, 1 an et 3 mois qu'il était annoncé, avec la pochette et la tracklist étouétou. Et c'est finalement en Novembre 2011 qu'il débarque. Intérêt à être à la hauteur. Parce que bon, les longues attentes, les bandes annonces qui n'en finissent plus, les trailers mystérieux, ça met autant l'eau à la bouche que ça génère une déception potentielle. Même une tuerie totale trop attendue sera alors en deçà des espérances. Rôle dans lequel je sens bien "Prometheus", le prochain Ridley Scott par exemple. On veut y voir une tuerie ultime, on aura l'air con si on se retrouve devant un produit "juste" génial...

Et donc le retour de CONDEMNED, il se passe comment ? Ce groupe qui nous avait sortit un "Desecrate The Vile" quand même pas super bien, qu'une prod' en forme de planche à repasser poncée sous une enclume n'aidait pas à surmonter ses tares musicales. A savoir une linéarité effroyable et une fainéantise assez spectaculaire avec sa durée pourri et un sample long comme ma... Non, oubliez. Mais y'avait quand même Angel Ochoa, Mr CEPHALOTRIPSY, le petit jeune certifié Mister Larynx Gangréné 2007 qui a tourné en guest dans la moitié des albums du genre depuis. Bref, et ce "Realms Of The Ungodly" attendu comme le saint graal (ce qui est relatif, voire même bien exagéré, voire totalement aberrant, voir aspirateur de cartable) tient-il ses promesses ?

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils ont vu les choses en grand. Déjà l'artwork est relativement magnifique, livret inclus, combinant les efforts de Tony Koehl et John Zig, les deux illustrateurs bourrinos en vogue qu'on confond tout le temps. Ensuite la prod' relève carrément le niveau par rapport à l'album précédent. Parfaitement claire, nette, grasse et pleine de tripaille proprette soigneusement découpée dans le noir total, donnant à la batterie de Forrest un son enfin à la hauteur pour lui permettre de s'exprimer un peu. Et notre Angel Ochoa semble s'être fait un bon bain de bouche si ce n'est une trachéotomie. Son chant est moins dégueulasse que par le passé, mais son coffre a grandement augmenté et la variété est désormais de mise, incluant des growls plus compréhensibles ("The Divine Order Of Babylon") et un phrasé nettement plus percutant. Finit aussi les gruiks huileux en fin de phrase qui nous donnait des lignes de chant super drôles (Wigi Bobzy Euuuuuuuh!). Et quand le gaillard est accompagné par un Matti Way qui livre une prestation surprenante de clarté et de profondeur sur la piste 5 ou Obie Flett d'INHERIT DISEASE pour une séquence épiquement grasse sur "Baptismal Incineration Upon Simonists", ça le fait grave "wesh zyva bien ou bien".

Pour le reste, CONDEMNED reste ancré dans son Brutal Death typique mais un peu moins stéréotypé. La brutalité est revue à la hausse par un jeu nettement plus technique du marteleur de toms qui ne lâche plus sa double pédale ravageuse et se déchaîne sur des blasts enfin maîtrisés, néanmoins nuancé par des poussées Slam pas franchement présentes par le passé, restant néanmoins minoritaires (et franchement super bien négociées, spécialement sur "Submerged Upon Phlegeton"). Les riffs se varient et se nuancent, incluant même des passages plein de feeling suprême et fédérateur ("Forged Within Lecherous Offending" et ses plans en clair/obscur) au milieu de cette marée noire. Autre point surprenant, les quelques solos plutôt lumineux et mélodiques qui viennent se greffer de temps à autres. Les 5 premiers titres sont totalement sans failles, passant du très brutal "Ere Of The Dark Soverein" qui dévoile on ne peut mieux le nouveau visage de CONDEMNED avec des ralentissement totalement ravageurs et admirablement intégrés à une compo sans aucun compromis, à la rage catchy de "Catharsis Of Human Impurity" dont le titre à rallonge me force à écrire encore une phrase que si je fais remarquer qu'elle est trop longue on aura envie de me taper tellement c'est nul comme blague.

Riffing véloce ne tenant pas en place, plans ingénieux et apportant une certaine fraîcheur à un Slam Death qui n'en est pas un mais donne tout de même l'impression de relancer un sous-genre qui s'étouffe dans son vomi... CONDEMNED a réussi son coup, travaillant ses compos au maximum pour un résultat fluide et cohérent avec une certaine ambiance sombre et organique qui donne un cachet particulier à l'ensemble, à renforts de samples ténébreux et de courtes interludes à des années lumières du foutage de gueule de l’œuvre précédente. On déplore juste l'installation d'une certaine redondance à partir d'un titre éponyme manquant bien de piment en comparaison des pièces la précédent. Et il faut bien avouer que même si le combo est à l'image d'un artisan exécutant son travail avec un zèle remarquable, il ne reste qu'un employé bien cadré faisant son boulot admirablement mais sans y apporter de véritable touche personnelle. Un dosage parfait exécuté au titrateur automatique ? Pas loin, mais tout de même pas à ce point.

A la hauteur des espoirs placés en lui ? Attendu au tournant par la plupart des fans du genre (pas ceux du premier album, je pense pas qu'ils existent), "Realms Of The Ungodly" est un album solide tenant ses promesses, une œuvre complète exécutée de main de maître par des petits gars qui savent ce qu'ils font. Lourd, crasseux, ténébreux, brutal, musclé et maîtrisé sans jamais tomber dans le démonstratif. Une âme propre et on tient le combo de la décennie en son créneau.

WUUURGH : Mauvaises langues sont celles qui ont dit que le Slam n'est qu'un tas de caca mort, le Brutal Death plombé et couvert de charbon de CONDEMNED vient enfin le démontrer !

3,5/5 arrondi à 4 parce qu'il le vaut bien.

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- Angel Ochoa (vocaux)
- Steve Crow (guitare)
- Mario Pena (basse)
- Forrest Stedt (batterie)
- Paul Avila (guitare)


1. Eirgmos... Aidios
2. Ere The Dark Sovereign
3. Baptismal Incineration Upon Simonists
4. Catharsis Of Human Impurity
5. Embodied In Elms Of Eternal Misery
6. Realms Of The Ungodly
7. Forged Within Lecherous Offerings
8. The Divine Order Of Babylon
9. Manipulated For Servitude
10. Submerged Into Phlegeton



             



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