Lasse Pyykkö vous connaissez ? Parce qu'en plus d'un nom de Pokemon aussi rigolo de polémique à prononcer (Picou ? Païkow ? Piko?), ce petit gars a pour lui un sacré pedigree stakhanoviste en diable. Pas loin de rejoindre les Dirk Verbeuren, Peter Tägtgren et autres Dan Swanö même, avec ses ACID WITCH, SHROUDED, CLAWS, HOODED MENACE et autres. Plein de groupes de Metal qui rend Mort, avec bien souvent la qualité au rendez-vous. Et l'objet d'étude est encore un autre de ces groupions, avec un nom nanardesque et une imagerie de Tortue Ninja, on met donc pas longtemps avant de se rendre compte que c'est l'Old Skull baveux et furibard qui sera au rendez-vous.

Une grosse pincée de Death Grassouillet à l'ancienne, quelques louches de CARCASS qui font bien plaisir, beaucoup beaucoup d'énergie, mais alors vraiment beaucoup beaucoup, et voilà. Si le cercueil est vide c'est parce que son contenu est venu se taper une séance de headbanging frénétique avec les auditeurs, c'est tout ce qu'on pense quand on se mange des électrochocs comme "Dawn Of The Schizo". Le son bave et crépite comme au bon vieux temps, pas mal de leads DISMEMBER-like sont de la partie, mais le tout dopé aux blasts mats et lourds et shootés à la voix particulière de notre Pyykköchu de service, qui s'éraille ici plus que d'habitude et met un peu en retrait ses gargouillis cyclopéens. Sur le papier ça ressemble à ça, et en pratique aussi. Le revival Old-School tel qu'on le connaît actuellement, qui prend du vieux pour le booster et ne surtout pas faire de neuf malgré le cachet 2000's évident.

Même pas 33 minutes, on fait dans la concision et l’efficacité. On relâche pas vraiment la pédale, plutôt l'enfoncer jusqu'à l'évanouissement que lui laisser le moindre répit salvateur à celle-là. Du riff épique qui encule ("Sewagehead") aux tabassages en règle plus proches du bon vieux Grind ("Lunch In Bodybags", moins d'une minute de furie) souvent même Grind'n'roll qui fait bouger son popotin. VACANT COFFIN a tout misé sur la spontanéité et le naturel ; en résulte un assemblage de morceaux courts, relativement semblables mais d'une énergie et d'une non-linéarité suffisante pour nous garder bien au chaud dans leur égout putride le long de la durée de la galette. On se fait arracher la gueule sans subtilité, les riffs tendent à thrasher le Death à papa, on est contents et c'est vachement bien.

Toutes les ombres des années 90 planent, surtout les touts débuts de BOLT THROWER et le "Left Hand Path" de qui vous savez, globalement on se fait bien plaisir et on saute partout, on fait des figures improbables avec nos cheveux, on boit de la pisse de rat et on encule des ninjas, okay c'est cool. Mais de là à dire que c'est le meilleur album de son géniteur... Comment dire, l'énergie est là, la bonne volonté aussi, le rendu bien live fait plaisir, typiquement un album à passer à fond pour une séance DEATH METAL dans le salon avec des potes et du whisky. Mais comparé au marécage de CLAWS, au bouillon d'ACID WITCH et aux lumières tamisées de HOODED MENACE, on a du mal. Le petit soupçon de personnalité fait défaut. Normal pour un hommage direz-vous, et vous aurez raison. Toujours est-il que cette Sculpture de Crânes des Égouts fréquente bien moins ma chaîne qu'elle le devrait...

Donc cessons de tergiverser, de toute façon j'ai déjà plus la moindre parcelle d'inspiration et cette chronique risque de devenir encore plus pénible à lire qu'elle ne l'est déjà. VACANT COFFIN déboîte, nous chauffe les cervicales, s’envoie avec un plaisir non dissimulé et fait trembler les murs. On bande pas plus mais on débande pas non plus. Telle est la conclusion. Tiens, il est tard et je suis fatigué. Réécoutons "Dawn Of The Schizo". Ah, ça va mieux.

Ninja ! : ne restera pas dans les annales, mais il faut bien avouer que cette grosse demi-heure a de quoi nous vider le cercueil...

3,5/5.