D'abord il y eu WAKING JUDEA, groupe de Death Melo à la très courte durée de vie qui accoucha d'un album et d'un EP. Puis, suite au départ de deux de ses membres : Ryan et Luke pour, respectivement, rejoindre l'armée et reprendre ses études, l'entité WJ se transforma en VOYAGER. Avant de changer encore une fois de nom... VYGR est né et les sonorités Death sont parties bien loin.

En effet, VYGR (prononcez "Voyager") nous offre avec son premier album "Hypersleep" (non ça ne donne pas envie de dormir !) une musique proche de ce que pouvait faire ISIS sur un "Celestial" en plus spatial dans le rendu. Un voyage au beau milieu d'une nébuleuse, quelque chose d'apaisant et de foutrement prenant. Et je peux vous dire que le groupe sait y faire ! Même si l'influence ISIS est belle et bien là, et ce, surtout au début de l'album (les premiers riffs de "Solar", la voix également) on se prête au jeu et on accepte l'univers créé par les petits gars de la Nouvelle-Angleterre. D'ailleurs la très bonne "Flares" débarque et on comprend tout de suite. Ce ISIS période "Celestial" expulsé de la Terre vers Venus et qui franchit le mur du son pour mieux nous exploser à la figure dans une myriade de sons étincelants. C'est la classe. Le juste équilibre entre riffs lourds et ambiances spatiales voire véritablement extra-terrestres, batterie un poil en retrait mais efficace à l'appui. Le tout surplombé d'une voix d'ours doublée d'un chant plus criard à l'arrière du mix.

Cependant, rapprocher l'entièreté de ce premier album à un ISIS première période, serait une erreur. En effet la patte atmosphérique de VYGR est tellement mise en avant via les guitares ou encore le boulot au clavier du chanteur que le groupe arrive à se créer sa petite identité dans son coin. Il ne se contente également pas d'aligner les titres catchy et prend aussi son temps pour développer des atmosphères, des vibrations, venues de l'espace ("Orbital Hallucinations", "Path To The Unknown", "A Distant Beacon" ou l'interlude très court "—").

Une certaine homogénéité est à noter sur ce disque. VYGR mêlant toujours, avec une certaine habileté, ambiance d'un autre Monde avec riffs massifs et diablement efficaces. Il faut dire que même si on adhère à ce premier opus dans son ensemble, cette homogénéité risque d'écourter sa durée de vie sur nos platines ! D'un autre côté, comment ne pas être séduit par les envolées guitaristiques d'un "The Hidden", l'ambiance folle du single "Shapeshifters (son solo my god !), ou la touche ROSETTienne d'un "Unmoved Mover" ? Les accélérations du groupe sont aussi délectables, je vous renvois à titre d'exemple à celle placée à la fin de "Event Horizon". Tout ceci est tellement bien pensé et exécuté qu'on ne peut qu'adhérer. Ne pas succomber à l'écoute de morceau tel que "We Drift" et son intro grandiose relève également du défi !

A vrai dire je ne vois pas ce que je pourrais rajouter au sujet de ce premier opus. Un album très bien exécuté, à l'ambiance ma foi fort sympathique, mais, au final, un poil trop homogène et peut-être pas assez surprenant pour mériter une étoile de plus. Néanmoins, si vous êtes fan de Sludge Atmo, je vous conseille vraiment de jeter une oreille sur cette nouveauté. Pas la meilleure de l'année dans le genre, mais c'est quand même bien bon.