Chers amis métalleux, qu’il est grand le mystère de la Foi. Soyons honnêtes l’un envers l’autre. On ne peut pas passer sa vie à écouter "Reign In Blood" ou "Beneath The Remains". On ne peut pas passer son temps à se goinfrer de « True » Metal, le seul qui en vaille la peine pour les intellos du genre. Non, parfois, on a envie de respirer un peu, de prendre du recul. De s’envoyer un petit CD pas prise de tête, juste comme ça, pour s’aérer l’esprit. Bien. Maintenant que vous avez avoué, on peut passer à la chronique à proprement parler.

Curieux nom que celui d’EGYPT CENTRAL. On dirait plutôt celui d’une compagnie aérienne que d’un groupe de musique. Un petit tour sur Wikipédia pour se mettre à jour : « Le groupe tire son nom de la plus grande route traversant Memphis, leur ville d'origine ». Ah, d’accord, je comprends mieux. Le groupe se forme en 2002, et enregistre son premier album en 2003. S’ensuivent de nombreux problèmes de maisons de disques, et la sortie est à maintes fois repoussée. Leur premier opus voit finalement le jour en 2008, et reçoit plutôt un bon accueil aux États-Unis. En 2010, ils se remettent à la composition, ce qui nous amène en mai 2011, date de la sortie de l’album.

EGYPT CENTRAL, malgré son étiquette Néo-Metal est un groupe dur à cerner, car il évolue simultanément dans plusieurs genres. Un peu de Néo, d’Emo, de Metal Alternatif, de Post-Grunge, quelques petites ballades pour minettes. Le tout emballé par une belle production aux petits oignons, à l’américaine quoi… Sincèrement, il n’y a que les USA pour nous servir ce genre de groupes, et cela surtout depuis l’avènement du Metalcore. Une image bien propre pour des groupes de Metal tatoué. Un petit côté pop malgré la déferlante de distorsion. EGYPT CENTRAL n’échappe pas à cette règle.

Le premier titre de l’album est révélateur. Gros riff d’entrée de jeu, une batterie puissante, quelques petites harmoniques à la guitare, suivie d’une petit interlude au piano, avec un chant bien clair, et un refrain qui déménage. Voila, telle est à peu près la recette de tous ces groupes qui ont vu le jour depuis le début des années 2000. Sans pour autant être mauvais, cet album ne présente pas de grande originalité. C’est à peu près toujours la même recette qui est appliquée. Ce qui fait surtout plaisir à voir est en fait l’envie du groupe. Son envie de bien faire, sa patate, son envie d’en découdre. Ce qui a l’air plutôt sincère vu que le groupe n’a pas encore été pris dans la déferlante médiatique (mais ça viendra, je pense).

Le titre "Goodnight" n’aurait pas trop dépareillé sur un album de NICKELBACK, et le single "White Rabbit" aurait pu se glisser sur l’album d’un groupe de Metalcore quelconque. Bon… est ce qu’EGYPT CENTRAL n’aurait pas choisi de faire un mix de tout ce que le Rock et le Metal nous ont fourni de pire ces dix dernières années ? Peut-être. Toujours est-il que vu les influences, le groupe s’en sort pas mal. Le second single "Kick Ass" en est la preuve. C’est pas franchement recherché, pareil du côté des lyrics, et pourtant, c’est sympa, c’est léger, et ça donne envie de bouger. A peu près tout ce que le groupe cherche à faire, ni plus ni moins. Ça ressemble même au groupe THE USED par moments, avec le titre "The Drug".

Deux titres sortent tout de même du lot, "Down In Flames" avec sa voix soul en fond sonore en guise d’intro. Curieux, mais très efficace vu comment le groupe enchaîne sur un gros riff qui envoie du lourd comme il faut. Et puis le titre "Surrender" pour ses grosses guitares efficaces, et ses lignes de chant entraînantes. C’est quand même un cran au-dessus de LINKIN PARK. (pas dur me direz-vous… mauvaise langue va !) Ah… Le titre "Liar" commence par un riff piqué à MAIDEN ?! Non, fausse alerte, on repart du mauvais pied avec de la Pop Metal.

Cette chronique se termine déjà. Pourquoi ? Parce qu’elle se doit d’illustrer cet album. Un disque que l’on met parfois en fond sonore pour se changer les idées. Pas franchement mauvais, mais globalement peu excitant. Un disque que l’on écoutera une fois tous les 6 mois, et qui nous mettra la pêche avec ses singles sympas, au format parfait pour passer sur les grosses radios « rock » américaines. Du Metal gentillet, sans prétention, mais sympathique.