On croirait entendre un bon gros Death bien brutal en provenance des U.S.A.
Il n'en est rien - en ce qui concerne la géographie - et les fans des premières heures de MORBID ANGEL pourront se consoler (sic...) avec les Allemands d'ICHOR. De plus, si les structures semblent "Old School", c'était sans compter sur le son qui, lui, se veut moderne et bien plus puissant (même studio polonais que pour BEHEMOTH et que VADER, entre autre).

Deuxième album (après "The Siege", 2009) et une technique irréprochable d'un Death technique, massif, véloce, multi-plan dans les riffs mais qui ne révolutionnera pas le mouvement. A défaut d'évolution, ainsi, ICHOR peut tout de même se vanter de taper là où ça fait mal avec des rythmiques en béton et des blast "à qui mieux mieux" quasi permanents (pas à la KRISIUN cependant, car beaucoup plus de changements de tempo, ici) et des accroches sonores qui se prolongent dans les trop peu nombreux soli (ou alors, il faut les entendre comme des mini-tansitions...), évidemment rapides et fort courts ! Quelques passages vous feront penser à HATE ETERNAL, notamment avec la percutante ouverture s'intitulant "The Gordon".

Vous l'avez bien compris : la voix n'est donc pas en reste et les "growls" sont habituels pour nous. Il faut donc chercher ailleurs le petit plus...

Si parfois, la musique lorgne vers le Metalcore, elle ne s'englue pas pour autant dedans, préférant le carcan "à l'ancienne" modifié de la "deuxième vague" du Death (style les premiers ABORTED & consorts). D'ailleurs la pochette - artistiquement attirante - pourrait nous induire en erreur ! C'est donc bien du Death à la SUFFOCATION vers quoi il faut tendre pour apprécier ICHOR et non vers un J.F.A.C. et autre A.O.A.A. ...

Très énergique et suffisamment varié pour que cette petite demi-heure d'écoute se passe avec allégresse. Le son est lourd et l'alternance des parties rapides avec les mid-tempi nous laisse respirer entre les coups - de massue - de la double pédale ! Il n'y a pas de véritable cassure de rythmes (hyper rapide/hyper lent) mais ce n'est pas non plus, à proprement parlé, du Brutal Death. Une symbiose entre ce dernier genre et le Death traditionnel serait l'indice le plus amène de comprendre la musique d'ICHOR, pense-je.

Quelques incursions sonores autres que musicale mais sans pour autant envahir l'espace glauque, visqueux et poisseux des musiciens. L'univers d'ICHOR est menaçant et attirant à la fois (scrutez la pochette 2 secondes : vous voudriez bien rafler le pactole qui s'étale hors du coffre de pirate, hum ? Bhein va falloir y aller en tenue de plongée tout en ignorant les "sirènes défraîchies" ainsi que la plante (?) sur laquelle repose notre convoitise... Hé bien, la trame musicale du groupe en est sa métaphore audio) !!! En même temps, l'issue fatale réservée au scaphandrier va vite nous en dissuader, non ? (déjà que le fond marin irradie telle une centrale nucléaire)...

Tout ça pour dire que, bien que le décor nous fasse peur, d'autres nous ont terrifié bien avant ! Il n'empêche que lorsque c'est bien ficelé, faut le dire aussi. Aucune surprise musicale mais un vrai Death dont nous nous délecterons plus d'une fois et p'têt bien même en boucle, qui sait ? !