Originellement constitué de Billy Idol et de Steve Stevens aux côtés de Duff McKagan et Matt Sorum des GUNS’N ROSES, le premier line up des NEUROTIC OUTSIDERS (à l’époque Neurotic Boy Outsiders) ne fait pas long feu. L’association des musiciens en tant que groupe à part entière vient de l’habitude que ces derniers ont pris en jammant au Viper Room, un nightclub californien. Rejoins par John Taylor (DURAN DURAN) et Steve Jones (SEX PISTOLS), le groupe investit les studios en 1995 pour accoucher d’un éponyme en compagnie de l’ingé son Jerry Harrison (Violent Femmes, Crash Test Dummies, No Doubt).

Il est bizarre que Steve Jones se trouve crédité sur neuf des douze titres de l’album alors qu’il n’appartenait pas à la première mouture du groupe. Le fait est qu’il reste la personnalité centrale du projet puisque tenant majoritairement le micro et la guitare, sans compter qu’il soit l’aîné ainsi qu’un (ex)membre du groupe punk SEX PISTOLS. Au sujet duquel il y aurait beaucoup à dire, entre supercherie et succès commerciaux.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire par association d’idées, les NEUROTIC OUTSIDERS n’est ni vraiment un groupe punk et encore moins un groupe 100% Hard Rock. Malgré les personnalités en présence et la constance de la guitare comme instrument conducteur. La voix quelconque et sans puissance de Steve Jones, à défaut d’emballer, s’illustre gentiment. Certaines mélodies vocales peuvent s’imprimer quelques secondes en mémoire mais ça ne casse jamais la baraque non plus. Même quand l’occasion est donnée à Duff de prendre le micro ("Good News", "Revolution" et "Six Feet Under"). Tout est correctement joué mais aucun éclair de génie ne surgit au détour d’une compo.

On ne peut nier cependant la dimension accrocheuse du titre d’ouverture "Nasty Ho" et son refrain rockabilly. Composée et chantée par John Taylor, "Always Wrong" sort la grosse rythmique sans convaincre alors que suit "Angelina", d’une couleur musicale proche de la pop 80. Ce titre est d’ailleurs celui de l’unique E.P cinq titres extrait de l’album. Contenant "Seatllehead", première version du titre signé McKagan et que l’on retrouvera sur son album fantôme "Beautiful Desease" (1999) puis sur le premier album de son projet LOADED, "Dark Days" (2001). L’EP "Angelina" (1997) contenant également deux inédits, l’instrumental "Spanish Ballroom" et un "Planet Earth" fort bien troussé ainsi qu’une "clean" version du titre "Jerk" figurant sur l’éponyme.

Digression faite sur le EP, revenons à l’album et à son "Good News" de tradition punk avant le lancinant et très anglais "Better Way". "Feelings Are Good", quoique sonnant correctement, n’arrive pas à décoller faute d’un véritable chanteur. "Revolution" relève par sa gnaque un tantinet le niveau. Les titres s’enchaînent sans créer de véritables impacts. Même "Janie Jones", reprise des CLASH, enregistré en compagnie de Mick Jones, supporte moyennement le lifting. Que dire de la tentative de ballade, "Story Of My Life" qui ne convint pas non plus ? Le disque est simplement moyen, malgré plein de bonnes choses, les rockeux préféreront c’est certain, les interventions de McKagan. De loin le musicien/activiste le plus passionné de la bande et surtout le plus percutant.

Nous connaissons la propension des Américains à créer du culte, l’équipe en présence, loin de se planter à fait un boulot sympa mais qui restera anecdotique. Qu’est-ce qu’un groupe punk aurait eu à rajouter en 1995 ? Pas grand-chose, même si nous aurions grand besoin de nous faire botter le cul, aujourd’hui, plus qu’à l’époque. Mais ceci est un autre débat. En ce qui concerne les NEUROTIC OUTSIDERS, il est un bijou de fan qui ne se partage pas avec le grand public.

Note : 2,5/5.