Je suis affreusement déçu par ce deuxième skeud des Irlandais d'ALTAR OF PLAGUES. Et pour vous expliquer brièvement pourquoi, je déterre la bonne vieille hache de guerre surnommée le track by track. Non, ne broyez pas vos nerfs dans le malaxeur vous servant de shaker à fruits, ça ne sera pas très long. Que quatre bouts de lard.

De la première et longue plage "Neptune Is Dead", je ne garde que la troisième portion, dirons-nous, de la 13e à la 16e minute, lorsque le trémolo devient menaçant et archi noir, quand WITTR, PRIMORDIAL et WINTERFYLLETH sont invités à valser ensemble sur un terrain glissant, sur un air aussi poisseux et inspirant que ce que le groupe avait offert sur son premier album, "White Tomb". Une belle grosse flaque de vomi bien appétissante termine toujours bien un repas mal commencé.

De la deuxième, moins imposante, je ne retiens que la fin encore une fois, quand le groupe exprime enfin sa colère, après avoir tergiversé pendant 9 minutes avec ses ambiances approximatives et sa guitare mélancolique et traînante. Je vous conseille de vous repasser cette ultime partie de cavalcade en boucle pour apprécier un tant soit peu ce "Feather And Bone", car comme la plume, il s'envole rapidement et comme l'os, il peut se casser ou s'oublier durant des siècles dans les catacombes de votre ennui…

Le troisième acte… hum… absolument rien (voir plus bas). Passons à la quatrième et dernière (enfin !) mamelle. Celle-ci est plus rythmée et corrosive, Dave Condon reprend les rênes en gueulant comme un grand, ressuscitant ce spleen si cher aux Irlandais. Les grattes aériennes et calmes sont cette fois chargées d'images aussi nettes que subjectives, ça nous change ! On reconnaît là le jeune et fringuant, mais surtout poète maudit, qu'est ALTAR OF PLAGUES.

Au-delà de cet "All Life Converges In Some Center" et des quelques éclairs de génie précités, les Irlandais se complaisent la plupart du temps dans un Black atmo fade, répétitif et surtout, commun, litanique. On a entendu ça des centaines de fois, ce format des quatre pièces interminables, on l'a croisé jusqu'à plus soif. Ça prend de la patience, de l'introspection, pour en venir à bout. Et ne nous mentons pas, c'est le danger des longs morceaux, surtout quand les passages marquants, colorés de cette identité ethnique si rare en Metal, se comptent sur les doigts de la main.

Le danger est aussi de chier des bouses aussi infectes que "When The Sun Drowns In The Ocean", qui s'ouvre sur une curieuse et lancinante complainte et qui décolle véritablement à partir de… 4 minutes. Avant ? Zzzzzzzz… Donc, dès que la bête s'emballe un peu, bouge son gros corps de paresseux dans lequel ALTAR OF PLAGUES se cache depuis déjà une demi-heure, on peut enfin obtenir… un ralentissement, une poche atmosphérique avec orages en vue, le retour de cette voix infecte du début – sorte de shaman féminin invoquant les esprits de la nature de ne pas noyer le soleil dans l'océan – et… les esprits qui lui répondent d'aller se faire foutre dans un crescendo de bruits absolument épouvantable et assourdissant. Sans déconner, une des pires pièces que j'aie entendues cette année. Je n'ose même plus en parler, sinon je vais me choquer pour de vrai ! Et effacer ALTAR OF PLAGUES de ma mémoire.

Ah tiens, c'est fait. Sur quel groupe j'écrivais déjà, vous pouvez m'aider ?

Note : 1,5/5.