De mémoire, il n'existe pas de groupe mexicain majeur qui truste les charts hors de ses frontières. Celui qui a dit MANU CHAO sort tout de suite ! Pourtant, c’est ce que s’apprête a faire MALIGNO avec son troisième album "The Funeral Domine". Leur précédent opus, "Universevil (2008)" avait été plébiscité par le magazine Rolling Stones (édition sud américaine) dans son top 10 des artistes latins. Il fallait bien capitaliser ce succès pour passer un palier de reconnaissance supplémentaire. Ainsi le quintet de Monterrey se remet au boulot et enregistre dans sa ville "The Funeral Domine" au studio de La Nave avant de rejoindre en californie l’ingé-son Billy Anderson (MELVINS, NEUROSIS, CATHEDRAL, SLEEP) et Alan Douches (CONVERGE, HATEBREED, THE DILLINGER ESCAPE PLAN) à New York.

Début 2011, les médias spécialisés du net s’emballent. Beaucoup de webzines français relaient l’information, MALIGNO offre en streaming sur le net, l’intégralité de son troisième album. Si le procédé est connu, il n’engendre pas forcement beaucoup d’émoi. Cependant, toutes les critiques sont unanimes, cet album est une tuerie ! Le "buzz" est en marche.

Par association d’idées, il n’est pas difficile de deviner dans quel style évolue le groupe. Un doom au format classique et à la production moderne. Le chant de Luis Barjau est proche de celui de Mike Patton (FAITH NO MORE, FANTOMAS, TOMAHAWK) et flirte par ses intonations éparses avec celle du taulier, Ozzy Osbourne (BLACK SABBATH). En somme le groupe verse dans le traditionnel d’inspiration anglaise. "What Else ?" j’ai envie de dire.

Neuf titres seulement, comme le veut la tradition des grands disques des 70’s. Introduction cosmique pour un "The Beginning" de presque sept minutes. S’ensuit le thrashisant "Shine" sur lequel Luis change de registre vocal entre chant aérien et agressif. C’est à un vrai voyage auquel nous sommes conviés. Un break de basse façon vintage précède un psychédélique solo de guitare. Parce qu’il faut l’avouer, la paire de gratteux, Ivan Tamez et Zef Vega est impressionnante. "Great White Throne" fait un clin d’œil au heavy avant un retour en Terre classique sur "Transmutation".

Un premier "guest" de choix vient fleurir la galette en la personne d’Alex Skolnick (TESTAMENT), il faut dire que depuis le temps que le groupe tourne et participe à des festivals, ils ont eu le loisir de s’en faire des potes. Les disques de TESTAMENT se faisant trop rares, il est bien plaisant d’entendre le guitariste tricoter sur le "Solstice" des Mexicains. Les incursions heavy ne sont pas les seules pratiquées par le groupe, il lui arrive aussi de visiter le bon vieux stoner désertique et lourdingue (une qualité dans le cas présent avec "Emperor Falls"). Les compatriotes Rodrigo et Gabriella, connus pour leurs reprises folk ("Orion" de METALLICA, "Stairway To Heaven" de LED ZEPPELIN) se joignent à la fête avec l’acoustique "Coffin Of Dreams". Une sorte de calme avant la tempête puisque la claque finale ne fera pas de prisonniers. "We Shall Descend" n’hésite pas à réutiliser la recette infernale du SABB FOUR, un poil de rage, de psychédélisme en plus. Question mysticisme, ils ne peuvent pas être plus royalistes que le Roi !!

L'album est distribué par Aderock records (nouveau label stoner, et plus...) pour la France et l'Europe. Il est disponible sur aderockrecords.com.

Note : 3,5/5