C'est ça la première partie de RHAPSODY ? Eh ben, je me serais attendu à mieux…

Eh oui, RHAPSODY a traîné le nouveau combo italien VEXILLUM dans ses bagages pour sa tournée 2011. Si on peut y trouver des similitudes au niveau du style et de la voix, exagérément haute à plusieurs endroits, il faudra bien des efforts au groupe pour se hisser parmi les futurs représentants du Power Metal rouge-vert-blanc.

Les jeunes italiens semblent être en tout cas très copains avec RHAPSODY, car on peut entendre Fabio Lione sur "The Traveller", décidément une des meilleures du disque, une des seules tranches de Power tout à fait acceptables de "The Wandering Notes". Alors VEXILLUM ne pourra pas dire qu'ils n'a pas reçu d'appui à ses débuts ! Et croyez-moi, il en aura besoin dans le futur, parce que le quintette ne fait pas écarquiller les yeux avec son "The Wandering Notes".

Bon, ne soyons pas pédant, c'est un premier album, qui plus est, joué dans un style ayant acquis ses lettres de noblesse alors que plusieurs de mes camarades de NiME mouillaient leur culotte pour la première fois. Un peu normal donc qu'il soit un ramassis de n'importe quoi et qu'il attire peu l'attention de la presse métallique un peu partout sur le web malgré son « parrain » de tournée. Et ça ne prend pas dix heures pour constater que les Italiens manquent de punch, autant au niveau des compos que de la production noyant ses orchestrations.

Soulignons d'abord que "The Wandering Notes" a un « concept » : la taverne ! Chaque pièce se termine par quelques échos de ce lieu de célébration ou de perdition ; chopes qui s'entrechoquent, bottes marchant durement sur le sol en bois, rires, soûlards parlant trop fort… voici le mystère de l'hideuse pochette dévoilé. Sauf que… Ce « concept » n'est pas vraiment relié aux compositions, comme un ALESTORM aurait pu faire avec son Power de pirate accroc au rhum, car à part une évidente pêche de jeune poulain heureux de galoper seul pour la première fois, VEXILLUM a visiblement foutu ces samples/interludes pour rien entre ses morceaux.

Certes, c'est épique un brin, ça évoque le passé, les courageux et les rustres qui l'ont forgé, mais "The Wandering Notes" n'a ni queue ni tête. Ne cherchez pas un liant entre les morceaux, à part cette fougue du débutant se confortant dans des thèmes classiques comme l'honneur, le courage et les grands espaces. Celui qui a tout à gagner et qu'on découvre à travers des refrains catchy ("Neverending Quest", "Rising From The Ruins"), des énervements sensés nous forcer à se lancer sur les murs ("The First Light", "The Brave And The Craven" et "Open Your Curtain" et leur refrain pourrave), des hymnes romantiques et homériques ("Avalon", "Hunter And Prey"), de petites respirations moyenâgeuses à la RHAPSO ("Ranger Runs Again") et des ratages complets ("The Wood Of Chances", "Shadow Vexillum Part. II").

Quelques soli viennent agrémenter cet effort moyen des Italiens, ce premier jet d'une possible longue suite. Je sens que VEXILLUM a encore bien des choses à dire, mais je ne serai pas un bon père de famille avec lui ou un motivateur du dimanche : "The Wandering Notes" ne lève pas haut. La faute à des compos ne réinventant absolument rien, un mix approximatif et un bien drôle de « concept ».

VEXILLUM, à ce stade-ci, est réservé aux purs et durs seulement. Ou à ceux qui aimeraient me contredire ! Ils sont les bienvenus.