Deuxième chronique pour ce qui est naturellement le second opus de THE INSPECTOR CLUZOT. Découvert live en première partie d’INFECTIOUS GROOVE, la fraîcheur de ce duo français a eu l’effet d’une épidémie autour de la planète. Ce groupe inconnu de tous écrivait son histoire et pour le rédacteur lambda, il était quasi impossible de trouver des informations biographiques concernant les Landais. En plus de l’originalité funky de sa fusion, un certain mystère se dégageait donc du combo, se désépaississant aujourd’hui. Si nos larrons en foire ne sont que deux, c’est qu’initialement, lors de la formation du groupe, leur bassiste ne s’est jamais présenté. Ne reculant devant rien, THE INSPECTOR CLOUZOT enregistre leur premier essai dédicaçant au passage un titre à leur démissionnaire bassiste, "Fuck The Bass Player". Bizarrement groover sans basse paraît impossible et pourtant.

Après une tournée de 185 dates qui les menèrent dans pas moins de 23 pays, TIC revient au bercail nanti d’un surnom qui leur a été donné par la presse Australienne, "The French Bastards". Qui est également le nom de ce nouveau disque. Fomenté fin 2009 dans la cuisine du guitariste Malcom et sous la houlette encore une fois de Stephen Kraemer (ingé son de Yann Tiersen) entre un magret de canard et une bouteille de rouge, ce nouveau disque se voit encore comme le théâtre de plusieurs guests et moult montages studio. En effet, Bart et Bruno, la section cuivre du groupe CEUX QUI MARCHENT DEBOUT sont venus s’époumoner sur cette nouvelle galette ainsi que ce déjanté d’Angelo Moore (FISHBONE) qui s’octroie la dernière plage pour un spoken word hommage à ses poulains français, "The French Bastards #2".

Alors que la première chronique du premier disque se contentait mollement d’énumérer chanson par chanson les références directement audibles du groupe, celle-ci tentera de vous convaincre que depuis le début TIC est un vrai groupe, avec une réelle identité. Leurs références quoique très étendues prennent leur source dans les 70’s. Entre l’énergie du hard rock de cette période ainsi que la musique noire américaine, du funk au gospel. Nous avons à faire à de vrais amoureux de musique et cela s’entend dès lors que l’on écoute !!!!!! Le propos du groupe confine souvent à l’absurde ou tourne de la franche rigolade ("Terminator Is Black Is In Back"). On voyage en musique avec l’intro southern d’ "Empathy Blues". Après avoir suggéré comme nous l’avons lu ci-dessus, l’introduction intime du fondement d’un supposé bassiste, TIC souhaite s’attaquer à titre posthume et sans plus attendre à celui Mickael Jackson !!!! Véridique, "F*** Mickael Jackson" situé en plage cinq du disque. Hommage aux célébrités contemporaines, au même titre que le magazine Voici, le groupe salue notre grand footballeur philosophe avec "In Love With Lilian Thuram" tout en douceur. "The French Bastards" est également un album pour mettre le feu aux dance floor ou enflammer les fosses, "Zombies Dj’s Killer" et "Trader Forever" en sont deux parfait exemples. Alors que le disque en entier continue de s’abreuver à la fusion débridée "Giving His Opinion Is Not A Job, This Is A Right".

Entre la curiosité qui peut pousser l’auditeur à visiter la page Myspace du groupe ou pire… Télécharger l’album. Il est fortement conseillé de se procurer l’objet physique "fait main". Reproduction d’un artiste de Taïwan que TIC a rencontré lors d’un concert. Original tout autant que leur univers qui risque de s’étoffer d’ici peu avec des vidéos clips ("Zombies Dj’s Killer" et "F*** Mickael Jackson") ainsi qu’un dessin animé ("The French Bastards"). Nous savons donc que s’il existe un groupe à surveiller dans notre hexagone, c’est bien THE INSPECTOR CLOUZO.