Si l’humour grinçant est bien au rendez-vous - voir pochette irrévérencieuse et textes "salacement" ironiques, toujours frondeurs et parfois pernicieux - il ne faudrait pas s’arrêter là pour autant. Non, bien au contraire, laissez-vous pénétrer… Avant d’exploser !

BURSTING fait dans le Death pêchu, lorgnant le plus souvent vers des riffs Thrash. Sorte de Barbares sodomites qui multiplient leurs efforts afin que perdure La cause : le Metal se doit de vivre éternellement ! Aussi, les musiciens plaquent efficacement de nombreux riffs tout au long de cet album - court, il est vrai - mais avec hargne et volonté d’en découdre non dissimulées (c’est le moins que nous puissions dire) !

Ce n’est pas non plus un concours de vomi sonore. L’alternance des tempos nous permets d’adhérer relativement facilement. Je m’explique : toutes les structures musicales sont connues des amateurs que nous sommes. Cependant, quand c’est bien agencé, ça vaut le coup ! Quelques soli timides laissent entrevoir le potentiel en gestation de Steph. Ce qui est plaisant également, c’est cette voix qui navigue entre rugissements gutturaux (mélange d’ENTOMBED et d’ORPHANAGE) entrecoupés de phrasés aigus (à la Mille Petrozza, voire presque à la Dani Filth, n’en déplaise).

Légère respiration avec l’intro de "Want To See You Die" afin de repartir de plus bel vers des passages accrocheurs, tranchant et nous obligeant à retourner périodiquement chez le chiropracteur !

Petite préférence tout de même avec ce "Kill For Fun". Dès l’intro, y a un potentiel vivifiant qui nous ramène à l’essentiel : vivre sa passion à fond. De plus, les coupures volontaires dans ce morceau ajoutent à la tension… Un peu comme si, avant de tuer, nous laissions un moment d’émotion à notre victime - façon "Réservoir Dogs", voyez l’genre ?!

Pour une auto-production de leur premier album, BURSTING peut être satisfait du son, malgré quelques "pains". Le sérieux est donc plus dans la réalisation musicale que dans le graphisme délirant de sieur Magott ! C’est en cela que l’esprit du Metal tient. Mais, ne restons-en pas là car, m’est avis qu’il vont récidiver… En effet, ce "… And Don’t Deliver Us From Temptation", l’air de ne pas trop y toucher, se veut avant tout porte-parole d’un Death traditionnel énergique. Un Death qui puise encore et toujours dans nos tripes (… et Il vit que c’était bon…) et croupit - telle une bactérie tenace - dans notre sang (Buvez-en bla bla bla) !

Nos Belges ont donc des fondations solides, sans se prendre la tête. Ils faut juste espérer un développement musical dès la sortie du prochain album. En attendant, décapsule et "mosh" ton cuir chevelu avec BURSTING : la passion, ça se respecte… Comme les traditions ! Alors « Santé, hein » !

P.S. : Le final de "Miracle Of Death" (l’outro) me fait à nouveau penser à du COF, m’enfin !
P.S 2 : En fait, c'est Xavier Wegria, guitariste intermittent, qui assura l'enregistrement studio. Hé oui, ça arrive même dans le Metal !

A noter que depuis février 2008, Alekseï Makarov est le second guitariste du groupe.