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BLACK/DEATH  |  STUDIO

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2010 Wolf-Father
 

- Membre : Malevolent Creation, The Kovenant, Age Of Silence, 1349

NIDINGR - Wolf-father (2010)
Par MEFISTO le 24 Septembre 2010          Consultée 3475 fois

Non mais, je rêve ou quoi ? Un album de 22 minutes 44 secondes ? D'habitude, à cette longueur, ça tient plus du EP ! Mais bon, j'imagine qu'en Norvège, les règles sont différentes… à moins que ce soit une nouvelle mode genre « les meilleurs onguents dans les petits pots » ou « chateaubriand sans os et sans tranche de gras sur le côté ». Que de la viande tendre et persiflée pour contenter non pas le gourmand, l'épicurien dégustateur qui en redemande ad vitam.

C'est plutôt dans cette veine que les Norvégiens de NIDINGR ont abordé "Wolf-Father", un deuxième « album » depuis la fondation du groupe en 1996 par Teloch (ex-GORGOROTH/1349 qui a joué avec King et Shagrath sur leur projet OV HELL) et Blargh (nouveau guitariste de DODHEIMSGARD). Accompagnés de Hellhammer aux fûts et Capitaine Estrella Grasa au chant (quelle voix, mes aïeux !), le duo sort une courte mais percutante leçon de Black/Death. "Wolf-Father" est très sombre et violent, les salves étant bien divisées entre les assassins tous plus doués les uns que les autres. On parle ici d'expérience, pas de jeunots à peine débarrassés de la puberté. Et ça s'entend. Et comme si ce n'était pas assez, NIDINGR a invité Garm à la fête…

Et merde, c'est la Norvège, alors les habitués reconnaîtront de suite ce climat stérile et inhospitalier où la lumière ne fuse pas, où les micro-organismes doivent survivre grâce aux émanations pestilentielles de la croûte terrestre. Une contrée où la nature et ses caprices sont autant d'armes contre le voyageur non préparé. Il en va de même pour ce "Loup Paternel", grosse bête sans merci pour ses victimes, qui mord, déchire et racle la chair de sa victime jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un amas de lambeaux non-comestibles. Pendant 22 minutes, il dévore, il s'acharne sans trop ralentir. Pour du rapport qualité-prix, comme disent les clients avertis de cette bonne société de consommation qui nous digère, c'est une note parfaite ! Vous ne trouverez nulle part ailleurs un album aussi court et aussi réussi, ça c'est clair !

Le Black/Death de NIDINGR ne réinvente rien (surtout pas du côté des textes, axés ici sur la mythologie), mais utilise les formules nordiques éprouvées du blastbeat (merci Hellhammer) sur un lit de grattes et du gros riff boueux sludgien couché sur un mid-tempo inquiétant, fonctionnent à merveille. Imaginez le tout affalé sur un lit cauchemardesque, sans atmosphères synthétiques, que du brut et une inspiration dans le tapis. Si le chant écorché et ultra présent du Capitaine ne vous gagne pas, les trémolos et les riffs de Teloch et Blargh, notamment sur la martiale "Fafnismol", la mélancolique "Voluspo" et la débile "Lokasenna", vous achèveront. Le seul ralentissement arrive à la fin de "Baldrs Draumar", la plus longue de l'opus à 5:49, mais après ça, oubliez, on fonce. "Wolf-Father" est le "Reign In Blood" du Black : pas de temps morts, que des hits en puissance au groove accrocheur et aux mélodies aguicheuses. On ressent évidemment les influences de chacune des formations dans lesquelles les zicos jouent ou ont officié. Et écoutez les deux dernières pistes, de 2:40 en moyenne, et vous serez soufflé dans le Thrash des 80's. Brillant et rarissime de nos jours.

Je ne sais pas quelle était l'idée de départ des musiciens, peut-être voulaient-ils prouver au monde qu'on pouvait forcer un amateur à dépenser pour un disque de 22 minutes et pourtant le rendre satisfait. Peut-être ont-ils gardé l'essentiel de leurs compos et refusé le remplissage et ainsi l'hypocrisie que 99,9% des groupes cultivent par principe, afin d'étirer le chronomètre à un seuil respectable ? Peu importe leurs objectifs, c'est réussi. NIDINGR offre avec "Wolf-Father" une des meilleures galettes Black/Death de l'année, sinon la meilleure jusqu'à maintenant. Faut dire que les albums de qualité dans ce style si particulier (et offensif au max) ne courent pas les rues. L'ironie est donc complète quand on le trouve sur une rondelle de 22 minutes sentant la gomme de pin…

NIDINGR prouve deux choses avec "Wolf-Father" : que l'on pourra toujours compter sur un groupe norvégien pour nous mettre la pâtée, et que la longueur d'un album n'est pas un gage de succès. Plusieurs groupes à rallonges modernes devraient en prendre de la graine, car les œuvres courtes (comme "Cours Loca, Cours" ou "Le Dîner De Cons" au cinéma) ont plusieurs avantages quand elles sont bonnes : on ne se lasse pas de les réécouter, car bêtement, on ne voit pas l'entreprise telle une montagne.

Une stratégie que j'aimerais bien revoir dans le futur et que plusieurs groupes, s'ils dépassent la demi-heure, s'en tiennent à 6 ou 7 titres. Ce qui est suffisant quand la musique est excellente.

Lancez-vous tête baissée sur ce brulot.

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END
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   MEFISTO

 
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- Cpt. Estrella Grasa (chant)
- Teloch (guitare, basse)
- Blargh (guitare, basse)
- Hellhammer (batterie)


1. Fafnismol
2. Baldrs Draumar
3. Reginsmol
4. Voluspo
5. Hymiskvitha
6. Lokasenna



             



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