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2010 Crown Of Sorrow

VALBORG - Crown Of Sorrow (2010)
Par MEFISTO le 22 Septembre 2010          Consultée 1783 fois

La bizarrerie peut endosser plusieurs formes de nos jours, vous le savez. La religion du « n'importe-quoi » l'emporte sur les Saintes Écritures et les Commandements de base de notre chapelle métallique. Et VALBORG, hyperactif mangeur de champignons magiques, est un de ces grains de sable que je présente comme irréfutable preuve de mon réquisitoire.

VALBORG, c'est du Death, impossible de se tromper. Sauf que… vous n'arpenterez pas les cimetières ou les ruines d'un univers carbonisé avec lui, plutôt un entre-monde, une poche spatiale psychotrope aux antipodes du confort de la rythmique grasse et du chant porcin qu'on connaît. VALBORG, c'est progressif à outrance et le trio s'assume. Y'a qu'à écouter la lente "Ancient Horrors" ou "I Am Space", pavée de Heavy/Death/Prog à clavier qui fait voyager dans une troisième dimension, pour se rendre compte que cette créature de la pochette règne peut-être sur un royaume que nous n'avons jamais visité.

Les cordes de ce Death « expérimental » dira-t-on, lorgnent parfois vers le psychédélisme, de là son penchant pour le Prog'. Je pense tout de suite à "Wisdom From The Vortex" ou "Crying Under The Fortress Of God", où l'étrangeté de la démarche des Allemands atteint un niveau assez hallucinant. Et ce n'est pas mauvais, vous verrez, ce duo occupe les deux premières marches du podium et représente bien le potentiel créatif et rentre-dedans du combo. Rarement entend-on de telles guitares en Death, elles sont plutôt réservées aux groupes de Black scandinave teinté de folie. Plusieurs noms me viennent en tête, mais je vous laisserai le soin de dresser votre liste de ces formations repoussant les limites d'une existence saine pas trop débalancée.

VALBORG, je vous avertis, est une bête ne répondant à aucun ordre de la part d'aucun maître. Si on pourra trouver des ressemblances avec une substance apparentée à CELTIC FROST ("Tristesse"), son Death peu commun et foutrement planant vous enverra au tapis si vous êtes du genre à consommer la commodité made in China. Ce qui est bien toutefois avec ce "Crown Of Sorrow" est qu'il vous montre ses meilleurs atours dès le début, alors les butineurs qui n'accrochent pas dès l'excellente "Wisdom From The Vortex" seront fixés. Pas besoin alors d'entrer dans le délire des Allemands qui, bien sûr, se « nuance » au fur et à mesure. Ce qui, à mon sens, était prévisible si on considère que c'est de l'expérimental et que ça ne suit aucune ligne, aussi mince soit-elle. Toutefois, ça déstabilise trop et ça nous empêche de vraiment apprécier le talent de ces zicos lobotomisés.

Car bon, déjà que la prod' brouillonne nous décontenance d'emblée, un petit plus d'ordre dans ce fourmillement aurait été bénéfique. Les gemmes de cette "Crown Of Sorrow" pourraient resplendir davantage. Des riffs assassins comme ceux de "Tristesse" et des atmosphères pesantes comme celle de "Crying Under The Fortress Of God" seront indispensables dans le futur pour que VALBORG puisse éclore entièrement. Car il y a un foutu potentiel dans ce Death bigarré.

De plus, il serait bien que VALBORG n'accumule pas trop les pièces litaniques et stoner telles que "Thunderbolt", dont l'air est pas mal mais l'essence est loin d'être électrisante. Tant qu'à pondre des platitudes pareilles pour casser le beat, autant s'abstenir ou créer une « vraie » instrumentale. Et que dire de "Transcending The Sorrows Of An Earth Unseen" ou "St. Patrick's Day", deux autres « trucs » ambiants où la voix caméléon de Jan Buckard s'invite parfois, qui ne font pas lever la pâte. Si on fait le compte, on se ramasse avec deux instrumentales et demi sur huit pistes, ce qui me fait croire que VALBORG a soit manqué d'inspiration ou a été pressé de sortir ce troisième album, un an à peine après le précédent.

Donc, si je fais les maths, on a 35 minutes au compteur ; on soustrait cinq minutes d'ambiophonies bancales, il reste 30 minutes de bonne musique potentielle. Et dans cette demi-heure, le tiers est occupé par une drôle et trop longue "I Am Space", qui ne risque pas de faire l'unanimité (surtout à cause de ce chant crié insupportable) et qui sonne plus Heavy qu'autre chose. Faute !

La meilleure recommandation à formuler, même à un groupe se foutant des conventions comme VALBORG, serait de prendre plus de temps pour mieux réunir ses idées et de composer avec un semblant de structure à l'avenir. Car là, on passe de très bon à très mauvais constamment. Dans le pire des cas, le groupe aurait pu foutre ses merdes à la fin en gardant les joyaux sur le dessus, au moins ça aurait été clair ! Sauf que là, on s'y perd.

Il y a une marge entre expérimental et incontrôlable. VALBORG se situe encore dans la deuxième catégorie.

Un gros 2/5 pour "Wisdom From The Vortex", "Tristesse" et "Crying Under The Fortress Of God".

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   MEFISTO

 
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- Jan Buckard (basse, chant)
- Christian Kolf (guitare, chant)
- Florian Toyka (batterie)


1. Wisdom From The Vortex
2. Ancient Horrors
3. Thunderbolt
4. Tristesse
5. Crying Under The Fortress Of God
6. Transcending The Sorrows Of An Earth Unseen
7. I Am Space
8. St. Patrick's Day



             



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