Je donnerais cher pour retrouver un groupe comme celui-ci…

Certes, en deçà du magnifique "Acme", ce second album - et donc définitivement le dernier, gros gros soupir de votre dévoué serviteur !!! - est pourtant un souvenir mémorable : que nous nous référions à l’époque (pour la recherche d’harmonie et de traduction sonore de sentiments tantôt mélancoliques, tantôt rageurs d’impuissance face à notre léthargie manifeste de ne point arriver à changer le cours des choses) ; ou que nous nous concentrions sur l’espoir d’un outsider qui aurait DÛ devenir grand…

Un soupçon de Fernando Ribeiro - MOONSPELL - dans la voix, une approche « doomesque, aux frontières du Gothique » relativement réussie avec une combinaison bancale d’un Metal plus tranchant sans pour autant le définir de Thrash ou de Doom agressif (euh ? cela existe ?). Bref il y a à boire et à manger dans c’t’histoire : soit vous concevez que SIRRAH a tenté d’évoluer en se professionnalisant (ce en quoi vous avez parfaitement raison) soit vous désespérez d’écouter pour la ixième fois une pâle copie d’un MOONSPELL en plus complexe au niveau des arrangements.

Attention, loin de moi l'idée de rejeter cet album (comme exprimé dans le premier paragraphe). Il y a de chouettes trouvailles, des rythmiques moins conventionnelles et des arrangements, ok pas bizarres mais reconnaissez qu’ils demeurent assez atypiques pour un certain nombre d’entre eux, non ? Cependant, au niveau des transitions, c’est là que le bat blesse. Nous ne savons, qu’avec appréhension pour la première écoute, où le groupe veut nous emmener. Si nous pouvons le comparer avec HEAVENWOOD, je vous dirais que ces combos ont démarré avec une identité ultra forte (et je pèse mes mots) et que la suite les a amenés à avoir un meilleur son et un caractère plus pro tant en délaissant la partie créative qui était la plus probante pour les amateurs/découvreurs du moment magique - je le dis et le répète "Acme" pour les Polonnais et "Diva" pour les Portugais, y a pas plus géniales comme émotions, du moins à l’époque de leur sortie respective ; tiens, tiens, en fait, chacun en 1996 !!!

Les chansons sont moins torturées que par le passé (un an à peine !) et la batterie ne se renouvelle pas tant que ça. L'alternance des voix (Death, clair et féminine) fait toujours des merveilles ! La présence si chère du violon s’est éclipsée à mon grand désespoir - alors que son existence magnifiait l’album précédent. Cela étant dit, le tout fonctionne et l’audition est valable.

Alors, cela en vaut-il la chandelle ?

Pour les passionnés de l’Histoire du Metal et du Doom atmosphérique plus particulièrement, je vous conseillerais de malgré tout essayer de vous procurer un enregistrement de ce "Will Tomorrow Come ?" car, bien que certains groupes aient confirmé leur talent par la suite, je dirais que SIRRAH a tout donné en seulement deux album en tout et pour tout : un coup de fraîcheur suivi d’un renforcement vers le sérieux de rendu de composition et l’évaporation de l’insouciance créative.

Aussi, pour les plus jeunes d’entre nous qui sont avides de découvertes, je vous propose de retenir le nom du groupe au cas où vous trouveriez une de leurs galettes dans les bacs mais, sincèrement, seuls les nostalgiques et ceux qui ont donc bien connu cette époque s’émeuvent encore d’un groupe de jadis à jamais oublié pour le plus grand nombre… Heureusement que les passionné(e)s de Nightfall veillent !

Je ne peux donc, en âme et conscience, pas donner plus que 2/5 sur notre échelle de valeur afin de respecter vos repères… Pourtant, j’adore cet album (c’est tristement « doomesque » ce que je baragouine, dis donc).

En vous remerciant !