Imaginez un instant avoir décroché le job de vos rêves. Non, non, non il ne s’agit pas d’être consultant marketing chez Cap Gemini, Price ou Accentur… Voyez-vous, pour moi, le job idéal ne se conçoit qu’environné des créatures les plus exceptionnelles... En l’occurrence z’avez zieuté le nom du groupe ? ROCKBITCH… « Les salopes du rock »… Ca commence drôlement bien ! Quand vous aurez vu les images promo de Babe – leader du gang et guitariste - déambulant en string tee-shirt microscopique intitulé « Fuck me I’m english » dans les rues de la prude Albion, vous conviendrez avec moi de tout l’intérêt intellectuel que nous devons porter à ces charmantes donzelles.
Le job idéal, c’est donc celui de « The beast » guitariste de son état et seul membre masculin des ROCKBITCH. Vous vivez benoitement au quotidien entouré de superbes jeunes femmes au tempérament « C que su L » plus proche de la débauche qu’autre chose. Vous jouez de la musique le jour et c’est une ribambelle de nuits d’excès qui vous attend le soir venu. Ma foi… C’est sympa comme job…

Bref, nous allons suivre la sublime Babe – ouais c’est la coquine boudeuse sur la pochette !- pour la découverte de ce skeud légendaire. Et ne comptez pas sur moi pour évoquer les performances - c’est le cas de le dire !! - scéniques de nos salopes préférées. Un sacré joli spectacle, agrémenté de godes, vibros et tout plein de jolis gadgets que même Canard WC... béh y connait pas. Quant aux actes perpétrés lors des concerts, je ne sais même plus à quel saint - sein ? - me vouer… Séance de fistfucking, intromission des gadgets en question et autres réjouissances qui vous ferait rougir un Roots Paco Roots et blêmir les nombreux pères de famille présents au sein – saint ? - de notre belle rédaction, en vrac, il y a B… et F… et B… et… Hein !...? Faut parler musique ou chuis viré ? Damned, c’est pas ce que je fais depuis tout à l’heure ?

Boarf… Tel un Possopo – on a de la référence ou on en a pas les gars - dans l’obligation d’évoquer le mérite des premières galettes de MAYHEM, je vais donc tenter de vous présenter le travail musical de nos belles salopes en chaleur. L’avantage par rapport à Garfield et MAYHEM, c’est que nos vide-couilles favorites font de la vraie musique et pas une bouillie sonore avant tout susceptible de déboucher des chiottes de fast-food balkanique – ne m’en demandez pas plus - !

Je vais débuter par mon morceau préféré, une merveille d’une autre dimension : "Lucifer". Les arrangements sont somptueux, avec quelques aspects industrieux, et la voix de « Julie Blue » l’Écossaise, retentit comme un ange de lumière, c’est elle Lucifer, et sa lumière est toute bleutée, irréelle et fantomatique. FA-BU-LEU-ZZZEU ! Immaculée ! Encore que le terme convienne finalement peu au cadre. Pourtant c’est beau, touchant, presque innocent… Quand on voit les jeux saphiques de nos coquines, on ne peut s’empêcher d’avoir un doute sur le dernier qualificatif. Mais comme le dit l’adage : on a honte qu’une seule fois !

A peine moins bon, et présentant des aspects rythmiques de grande qualité, "Diva" est une profession de foi. Une ligne de basse pantagruélique, Julie en première ligne, un refrain addictif qui se greffe dans le cortex « ad vitam aeternam ». A propos de basse, prenons quelques instants pour présenter la fondatrice de nos innocentes écolières : « The Bitch » bassiste émérite et petite « reine » de cet aréopage. Lesbienne déclarée, elle a fondé autour du gang une véritable communauté saphique. Tout ce petit monde vivant ensemble dans une grande maison de notre froide et jolie Lorraine. « I gave my soul to a diva ! » Tel est l’esprit, la revendication.

Nous avons aussi notre lot de titres bien rentre-dedans, systématiquement agrémentés d’ambiance fusion industrielle sur "The Church" ou "Essex Girl", la splendide "Baby", ou "Snafu", qui ouvre le skeud avec une dynamique énormissime et un petit coté funky pas désagréable - on se croirait dans le monde des RED HOT CHILI PEPPERS. J’avoue un faible pour le refrain de "Evelyne", qu’il m’arrive souvent de fredonner par inadvertance, signe d’une composition réussie. Je vous conseille le visionnement de la vidéo, si la petite jupette de Babe n’est pas de votre goût, c’est que vous et moi ne partageons pas les même valeurs.
Quant à "Nympho", voilà une autre profession de foi faite sur un ton provocateur et une autre rythmique exacerbée. A nouveau, soulignons l’impeccable chant de Julie, constamment modulé, aux intonations proches de celles d’une patiente en soins intensifs de psychiatrie.

La zique est superbe et originale, les musiciennes sont excellentes. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce "Motor Driven Bimbo" un véritable classique. Hélas, dans ce cruel monde de machistes, les filles seront rapidement assimilées à un « stage act », une performance scénique porno, et les données musicales seront oubliées. Une perte pour le Metal tant le talent est là, palpable et impressionnant.

Un dernier détail toutefois : j’en rajoute sur les qualificatifs sexuels, et les filles ont aussi du talent dans ce domaine à n’en pas douter mais j’admire en premier lieu leur musique, que je ne me lasse pas d’écouter depuis la sortie de leur unique album il y a 11 ans déjà. J’ai eu la chance de rencontrer Babe, et je suis resté scotché devant la gentillesse et la classe de cette jeune femme exceptionnelle à bien des points de vue. Bref, vous aurez percuté : il serait bien dommage de passer à coté des ROCKBITCH, dans tous les sens du terme !