SINBREED est un nouveau poulain de la scène Power allemande, autrefois appelé NEOSHINE. Du « bon vieux Power des familles » comme diraient mes collègues Fenryl et Fredouille, une musique ne visant que deux objectifs : divertir avec des mélodies et refrains fédérateurs et insuffler une savante dose d'énergie grâce à une formule approuvée par une centaine de groupes. La roue ne sera jamais réinventée, passons donc à un autre appel…

Le groupe est composé de quelques visages connus du milieu du Speed allemand, dont le chanteur Herbie Langhans (SEVENTH AVENUE) et Frederik Ehmke (nouveau batteur de BLIND GUARDIAN). Et il faut avouer que les Allemands ont de bons amis ; ils ont invité Thomas Rettke (HEAVEN'S GATE), Joost van den Broek (AYREON) et Morten Sandager (PRETTY MAIDS et ex-MERCENARY) à jouer avec eux sur cet entraînant premier album.

Avant toute chose, il est foutrement encourageant de voir que de nouvelles souches de Power/Speed poussent un peu partout. SINBREED, autant dans l'imagerie que dans le son, fait hommage à ses influences européennes et scandinaves dans le genre : une section rythmique solide, des soli agréables gracieuseté de la patte de Florian Laurin et des changements de beat fréquents pour laisser respirer tout ça. Classique donc, y compris le chant clair et puissant de Langhans (qui en fait d'ailleurs un peu trop parfois), plutôt bien foutu. N'oublions pas aussi le brio métronomique d'Ehmke, qui n'a pas été recruté par le Gardien Aveugle pour rien ; il brasse la baraque !

Et comme la plupart des albums de Power/Speed de cette teneur, les titres s'enchaînent facilement et sont reconnaissables après 5-6 écoutes. Dix titres de qualité égale qui « font la job », comme on dit chez nous. On n'en demandera pas plus aux Allemands, c'est déjà bien qu'ils aient passé l'étape la plus importante : la présentation. Pas trop de fioritures donc, les passages synthétiques ne sont pas nombreux ni les samples, l'album se déverse sans que des dizaines de diables sortent de boîtes à ressorts.

Parmi les meilleures réussites de ce "When Worlds Collide", citons la pièce-titre, "Enemy Lines" et "Salvation". Ce qui retient toutefois rapidement l'attention est la cadence endiablée que le groupe garde du début à la fin, comme un bon élève de l'écurie HELLOWEEN, et les refrains imparables qui viennent appuyer un ensemble déjà assez percutant lors des couplets. Cependant, un peu de lassitude survient vers la fin… C'est commun avec les cavalcades Speed, comme en Black homogène, mais on a déjà entendu bien pire.

Si je devais vous intéresser à ce groupe en n'en citant qu'un en comparaison, j'ai trouvé que SINBREED était aussi accrocheur que NOCTURNAL RITES. Je ne dis pas que les combos sont identiques, SINBREED est évidemment très « allemand » dans sa manière de jouer, mais dans le fond, il y a une petite parenté très appréciable.

Un bel avenir se dessine pour les Allemands. Un gros « hourra ! » pour le Speed !

Note : 3,5/5.