Il faut être sacrément motivé pour se farcir ce nouvel opus de… mais comment prononce-t-on... KIVIMETSÄN DRUIDI (le druide de la forêt de pierre) !
En effet, il faut tout d'abord se taper un nom improbable de groupe (mais comment a-t-on pu laisser faire cela ! Ça n'existe pas un agent qui calme les ardeurs de jeune groupe ?!). On se contentera donc pudiquement d'un KD pour éviter de rompre le frein de la langue en voulant créer des sonorités des plus complexes !
Ensuite, il faut être doté d'une sacré résistance mentale pour ne pas sombrer dans un désabusement total à la découverte de la ridicule pochette ornant ce "Betrayal, Justice, Revenge" : une espèce de production digne d'un ado pré-pubère aussi ridicule qu'indigne d'un groupe voulant un tant soit peu se donner un référentiel artworkien de qualité.
Si vous êtes toujours là, c'est que vous êtes très curieux ! Ce qui est mon cas !
Car moins de 18 mois après un "Shadowheart" que mon confrère Volthord avait su présenter à tous nos lecteurs sous un aspect peu attirant, KD remet donc le couvert.
Battre le fer tant qu'il est chaud ? Sauver les apparences ? Contrecarrer les critiques ?
Peu importe...

En tout cas, force est de constater que ce combo aura su faire profiter à plus de 19 pays au cours de 140 concerts de son son ultra finlandais (en présence de ELUVEITIE, ALESTORM, BELPHEGOR et VREID).
"B, J, R " n'ajoute pas grand chose à cette donne : KD évolue pourtant au cours des années, car qualifié à ses débuts (2002) de Folk Metal, nos lascars ont peu à peu évolué vers un aspect plus extrême et assez diversifié.
Et inévitablement, le terme "bordel" arrive dans la description : en 45 minutes, on touche à tous les standards de la musique Metal finlandaise. On trouve ici un chant lyrique fadasse (Leeni-Maria) typé NIGHTWISH (mais n'est pas Tarja qui veut), un chant growlé typé black, des sonorités très proches d'un mélange de Thrash ("Seawitch And The Sorcerer" et son riff entrainant sur le refrain, "The Visitor"), Pagan et de gros morceaux de Sympho et de Folk ("Tuoppein'nostelulaulu", titre ultra dansant et aux chœurs enjoués, à l'ambiance "Pub" et au final sympho).
On ajoute une intro instru super ambiancée aux claviers larmoyants ("Lament For The Fallen") et c'est déjà "Aesis Lilim" qui déboule pour immédiatement me faire penser à un groupe comme THERION période "Lemuria/Sirius B" : riffs basiques, chauds, au galop proche d'un Speed plaisant.
Bref, beaucoup (trop ?) de diversité et de tentative qui rendent l'approche de cet opus délicate.
La production est plaisante, mettant en valeur les tonnes de claviers. Les frères Koskinen ont cette fois donné davantage de place au reste de l'équipe, notamment à Leeni-Maria au chant et à l'écriture. Difficilement attaquable de ce côté, si ce n'est un format encore une fois beaucoup trop classique.
Peu de nouveauté, encore moins de prise de risque... Un album moyen donc qui ne peut prétendre à grand-chose... Des titres qui manquent de punch et dont la longueur représente un handicap.

Si KIVIMETSÄN DRUIDI tente de se démarquer de son étiquette "Made In Finlande", le groupe évite difficilement la comparaison avec nombre de combos œuvrant sur ces eaux très fréquentées du Metal Lyrique Extrême... A croire que le poisson y est nombreux, il n'empêche que ces derniers ne sont pas tombés de la dernière pluie et ne sauraient se faire attraper par un appât vu et revu... Pour ferrer du gros, il va falloir renforcer le matos de base et proposer quelque chose de plus perso tout de même. Reste à savoir si tout ceci est à l'ordre du jour...