C'est bien, le chant lyrique dans le metal.
Sauf que voilà, c'est sans doute bien plus technique et difficile que tout autre type de chant, et ça ne sert à rien, mais vraiment à rien, de balancer une chanteuse qui n'a pas eu un travail de fond conséquent dans une formation qui elle-même s'est lancé trop vite (ou du moins, il semblerait). Et je dis ça autant pour Simone Simmons que pour cette charmante Leeni-Maria Hovila de KIVIMETSÄN DRUIDI.

Sauf que Simone, à la base, elle était dans un sacré bon groupe.

Mais que voulez-vous, il faut surfer sur les tendances, et on prend ce qu'on a sous la main.
Depuis que BATTLELORE s'est composé une fan-base importante, de nombreuses formations mélangeant metal mélodique et petites accélérations extrêmes se sont développées considérablement, et KD a été parachuté en première partie de ce même BATTLELORE et des non moins connus KORPIKLAANI lors de leur tournée européenne. Joli cadeau qui à mon avis était bien peu mérité pour cette formation mi-veau mi-agneau mi-cochon mi-machin.

KD est finlandais, et il le montre. Du nom de son groupe jusqu'au chant en finnois, en passant par toute la tartine d'influences locale qu'il se coltine. Ici, on se tourne vers NIGHTWISH ou SONATA ARTICA, on fait du speed mélo avec du chant lyrique et des petits claviers symphos épico-mignons sans profondeur. Mais on se tourne aussi vers le black mélo typiquement finlandais, tel AJATARRA, WINTERSUN ou CATAMENIA, chant black et tempos plus soutenus en prime, et toujours et encore cet aspect clinquant et mélodieux.
Au niveau de la tenue de scène, on se rapproche de très (trop) près de TURISAS, et en plus on s'invente une étiquette « Rock'n'troll » qui fait encore penser à une formation poilue du coin. Le cachet commence à être dur à avaler.

Foutredieu, qu'est-ce que KD est Finlandais ! Beaucoup trop finlandais en fait.
A un tel point qu'on a l'impression d'avoir tout entendu de lui à peine le second morceau passé. Même quand on se force un peu, sa personnalité est quasiment nulle. Il m'évoque rapidement le petit nouveau ELEXORIEN, qui s'était pointé en 2007 avec un début d'identité bien campé, un heavy black fantaisiste manquant certes de maturité, mais qui, lui, faisait plaisir à entendre.

Seulement horripilant et kitsch, KIVIMETSÄN DRUIDI reste un de ses produits dérivés de cette sale manie que tout le monde a pris de faire du metal épique semi-extrême et vaguement symphonique, qui vise le metalleux geek lunetteux, world of warcraftien ou rôliste en puissance... pas forcément avec le succès escompté.

Malgré quelques bonnes parties heavy, on n'arrivera en rien à oublier tout ce mélange abrutissant de déjà-entendu, on laissera la formation jouer aux épées dans sa forêt, le temps qu'elle nous ponde (peut-être) un vrai album.