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2010 Technicolor

DIORAMIC - Technicolor (2010)
Par MEFISTO le 24 Mai 2010          Consultée 2428 fois

Encore un groupe qui pense réinventer la musique. Pas le Metal nécessairement, la musique. Celle s'éloignant des sentiers piétinés avec ignorance par les touristes, celle préférant se baigner dans un étang glauque qu'une piscine de resort bleu aqua dans laquelle les enfants mal élevés pissent sans vergogne. Encore un groupe de jeunes Coreux qui se fout des styles et ne supporte pas qu'on lui cloue un écriteau dans le dos.

Je vous le dis, ça dérange et ne fait pas l'unanimité. Au contraire. Les vieux ne comprennent pas comment un chanteur peut passer d'une voix de fillette aux hurlements adolescents en quelques secondes, comment des musiciens peuvent passer d'un beat sludgien agressant à une mélodie pour bébé en deux temps trois mouvements. Plusieurs jeunes aussi remarquez, DIORAMIC et son Mathcore est un bon exemple de la complexité, voire du fouillis, dans lequel on doit se débrouiller, nous, pauvres auditeurs avides de nouveauté. Les DILLINGER ESPACE PLAN, CONVERGE et PARIA (MUSE et consorts par extension) de ce monde ont saisi, eux, à leur propre manière.

Huit putains d'années après leur formation, ces trois Allemands ont enfin réussi à sortir la tronche hors du baril. Et en technicolor avec ça. En multi-teintes, de la chaleur des jaunes/rouges jusqu'à la froideur dépressive des bleus/violets. Quelques nuances de blanc et de noir ici et là, Hardcore oblige, mais ne vous trompez pas : le Mathcore n'est pas du Hardcore classique, je l'ai déjà énoncé. C'est à proprement dire n'importe quoi, tout et rien. De la violence gratuite de gros débile visqueux à de la démanche de gratte propre sans bave sur le revers de manteau ("Eluding The Focus" et son riff dément et son refrain lumineux). En haut, en bas. De la chaleur et des sueurs froides, vous n'avez pas le choix, DIORAMIC vous offre les deux sans que vous ayez à travailler pour. À l'intérieur de la même plage ("Black Screen Goodbye" et sa finale bonbon rêveuse) ou d'un titre à l'autre, sans crier gare : le triplet "Lost In Error"/"Lukewarm Remains"/"Doom" est assez fascinant dans le genre… Ah, et au passage, "Lukewarm Remains" est tout simplement merveilleuse, belle et tout ça, fleurs, confettis.

DIORAMIC est surprenant, disons-le bêtement. Il est capable de meurtre comme de production intensive de ouate. Déchiré entre la tendresse et le goût de battre à coup de masse, il s'évertue à faire tanguer ses compos entre ces deux extrêmes. Les changements de tons, aussi déstabilisants à chaque fois, sont donc innombrables ("The Antagonist"). Dérangé, enragé, doucereux, le matou a de la difficulté à se trouver une position pour dormir. Il est trop hyperactif, trop empreint de cette envie d'en découdre, de gifler les convenances.

Vapeurs, acides, champagne, Guinness, caviar, pomme de terre, les Allemands se délectent de tout. Ils ne lèvent le nez sur aucun legs de leur terre nourricière, assaisonnant leur steak rouge de souffre comme de délicieuses herbes fraîches. DIORAMIC est déjà un fin connaisseur bidouilleur, mais avec une bouille de gamin mal élevé. Il lui manque un brin de maturité pour se brancher sur une quelconque émotion ; il préfère les essayer toutes, quitte à les louper. Il est prêt à vraiment tout. "Ghost In The Machine" nous prévient assez vite de cela et "Debris" aura tôt fait de nous asséner le coup de grâce ; soit on suit, soit on mord la suie.

"Technicolor" est, oui, technique et coloré. L'arc-en-ciel au complet s'y trouve ("Roses & Echoes"), aucune osmose, aucune homogénéité ne peut prétendre asseoir sa paresse sur ses tranchants galets. DIORAMIC est trop borné pour être dompté, ces jeunots en ont dans le ventre et assument pleinement leur statut de hors-la-loi « in » et cool. Leur Mathcore est ce que j'ai entendu de plus « doux » jusqu'à maintenant, comme une percée de soleil bienfaitrice dans ce ciel d'acier, électrique.

Bravo l'Allemagne… encore. Et surtout, bravo à la jeunesse et au Core, qui ne cessent de muer en de sordides et souples créatures.

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   MEFISTO

 
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- Arkadi Zaslavsky (chant, guitare)
- Jochen Müller (basse, chant)
- Anton Zaslavsky (batterie)


1. Ghosts In The Machine
2. Black Screen Goodbye
3. The Antagonist
4. Eluding The Focus
5. Arms Of Poseidon
6. The Lone Gunman
7. Lost In Error
8. Lukewarm Remains
9. Doom
10. Roses & Echoes
11. Debris



             



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