Un nom à coucher dehors avec une prostituée discount, un 3/5 qui n’attire pas le clic droit et une étiquette Black Folk qui commence à faire douter, voire à fatiguer pour son côté ‘musique facile’. C’est déjà mal parti pour que le Nightfallien dirige son attention vers les Hongrois déments de KERECSENSÓLYOM (qui veut dire ‘faucon’, si j’en crois Google Images).

Ah si, peut-être une pochette qui en jette fera la différence, ou peut-être de dire que quand même, il y a de VRAIES GROSSES CLAQUES, et de le mettre en majuscule pour que tous ceux qui ont cliqué le voient, peut-être que ça aussi, ça aidera.

Bon, alors maintenant que tu es là, installes-toi et délecte-toi de ce cappuccino imaginaire que cette phrase vient juste de te concocter, puis commence à admirer le paysage d’une petite minute trente dans lequel trompettes et chœurs t’invitent à pénétrer. Ensuite, prends-la cette claque ! Ce premier titre éponyme fera jaser BAL SAGOTH et EQUILIBRIUM dans ses élans SUR-folks, SUR-épiques où les hongrois SUPERposent sans s’emmerder clavecins, trompettes (au clavier), flûtes et autres réjouissances folk, fricotant avec l’excès comme ta mamie lorsqu’elle te cousait des pulls arc-en-ciel qui te foutaient la honte !
La guitare et la batterie te font manger plus de patates que dans une tartiflette, et après les égosillements, les écorchements et les déraillages de voix fascinants d’un chanteur plus survolté tu meurs, les Hongrois balancent un chœur masculin de première volée ; un refrain RHAPSODYaque ou tout comme !

Déjà "Hősök Mulató Mezeje" tombait dans le gimmick 'youpi youpla boum' caractéristique des groupes folk post-FINNTROLL, mais encore une fois, l’ode à la bière se fait dans une sueur de vivre que le groupe ne se gêne pas de déballer à nouveau. Une fougue épique, frénétique, se dégage de ce moment métallique ‘à boire’ et à re-boire.
Troisième page, "Kerecsen" est un peu moins gourmand dans ses arrangements, plus Heavy Metal, et avec une dame sur le refrain, ce qui nous changera un peu… ça me rappele un groupe, mais je sais plus lequel… mais je t’assures, ce commentaire est positif.

Alors bon, disons que c’est au nom du bon sens divin que je nuance mon propos, parce que ces Hongrois ont un avenir, et ils l’ont prouvé en trois titres variés et empreints de cette même veine de biceps de body-builder qui a les crocs. Ca déboule de soli excellents, de grosses paluchades de claviers orchestraux et de mélodies folk peut-être basiques mais supra-accrocheuses.
Seulement voilà, ils ont une production qui rend les choses encore assez brouillonnes… et un clavier encore un peu kitsch (même si j’ai entendu bien pire chez des groupes bien plus riches)… et un "Keve Ostora" un peu brouillon et déjà-entendu, un "Csatába!" un peu bordélique et pas finaud, sans doute une erreur de jeunesse…

Et ajoutons une durée totale de moins d’une demi-heure, ce qui fera descendre un peu ma passion première, même si évidemment, je suis le premier emmerdé par un verdict final trop nuancé.

Mais eh, il était pas super bon ce cappuccino ?